Il faut vraiment voir pour croire ce qui se passe au premier étage de l’édifice de la recette intercommunale des impôts de la daïra de Seddouk, siège situé au centre-ville, à proximité de l’APC du chef-lieu.
Des puanteurs donnant des nausées se dégagent et empoisonnent le dur quotidien des employés et des riverains. Pour accéder à l’intérieur, il faut se munir d’un masque de protection pour les yeux, la bouche et les narines. Il est devenu, depuis une dizaine d’années, un gite pour les pigeons. A l’intérieur des quatre salles et dans le couloir, le parterre est complètement couvert d’une épaisseur de 5 à 10 centimètres, suivant des endroits, de fientes et de plumes de pigeons. Dans une salle où sont entreposés les archives de la recette, les documents sont complètement abimés pas les excréments d’oiseaux et semblent même irrécupérables. Comment en-est-on arrivé là ? L’édifice a été construit pour les quatre communes composant la daïra de Seddouk (Amalou, Bouhamza, M’Cisna et Seddouk). A son ouverture, le besoin pressant pour l’hébergement du receveur s’en est fait ressentir. Les quatre communes ont donc cotisé 600 000 dinars pour la réalisation d’un logement de fonction au premier étage du siège. Des travaux entamés il y a 10 ans et qui ne sont toujours pas achevés. « Seuls 400 000 DA ont été consommés dans la réalisation des murs, des portes, des fenêtres et de la charpente. Les 200 000 dinars restant pour la réalisation du faux plafond, seule alternative pour boucher le vide entre les murs et la charpente par où accèdent les pigeons, sont toujours dans le compte et personne ne se soucie de réaliser ce qui reste et mettre fin à cette catastrophe que nous vivons depuis des années », dira Bouda, un agent de la recette. Il ajoutera que « déjà en ouvrant la porte d’entrée du premier étage, vous êtes accueillis par des puanteur qui donnent des irritations aux yeux et à la gorge dues aux saletés et aux excréments qui jonchent les lieux et les plumages que soulèvent les pigeons en fuyant. Ce sont ces raisons qui font que nous entreposons nos archives à même les escaliers ». Nous avons contacté l’adjoint-maire, Mohand Tayeb Touati, qui dira que ce qui se passe au premier étage de la recette intercommunale de la daïra de Seddouk est « inacceptable, un étage livré aux pigeons qui continuent à salir un logement inoccupé qui pourrait être destiné à abriter le laboratoire d’analyses médicales de la daïra de Seddouk, actuellement casé dans une pièce du siège de la daïra, ou encore comme bureaux de la recette, surtout avec le rez-de-chaussée qui est vraiment exigu pour contenir tous les services de cet organisme». Un riverain, entendant la conversation, est venu donner sa version, mettant en cause les services de l’APC. « Le ridicule ne tue pas. A entendre les dires de cet adjoint-maire, qui cherche à noyer un poisson dans l’eau, on dirait que le patrimoine immobilier communal de Seddouk est géré par quelqu’un d’autre que l’exécutif municipal», s’est époumoné ce citoyen dépité. Avant de nous voir quitter cet endroit, les agents de la recette ont lancé un appel pressant au wali de Béjaïa : « Faites quelque chose, monsieur le wali. Ordonnez le nettoyage et la réhabilitation de cet endroit infecté. Il y va de notre santé nous sommes les seuls à en subir les conséquences ».
L. Beddar