Le projet du CET bloqué

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L’oued Soummam est une rivière polluée par les nombreuses décharges, sauvages ou autorisées, situées à sa lisière. La plus édifiante est celle de la commune de Sidi Aïch qui se trouve sur un petit espace séparant l’oued de la route nationale 26. Devant les méfaits qu’elle présente, aussi bien pour les usagers de la route que pour les riverains, son éradication, qui réduira, à coup sur, la pollution de l’oued Soummam dont les eaux se jettent à la mer prés du port de Béjaïa, a été décidée en 2009. Un site plus adéquat a été trouvé pour abriter cette décharge. La décision a été saluée par les citoyens et les autorités locales ont immédiatement localisé le nouveau site qui accueillera les ordures ménagères. Le choix du terrain a été effectué par la municipalité en 2010. Le site appartenant à un particulier, il a fallu d’abord en déterminer la valeur et la soumettre à la direction des domaines et aux autres parties concernées. Le premier magistrat de la municipalité de Sidi Aïch, qui a fait de cette décharge une des préoccupations principales, depuis son installation, a fait tout son possible pour la réussite de ce nouveau projet. Mais, malheureusement, tous les efforts consentis n’ont pu aboutir car des citoyens se sont élevés pour empêcher l’implantation de cette décharge, ne sachant même pas que le CET, nouvelle technique de traitement des déchets ménagers, préconisé par les services de l’environnement, ne pollue pas autant qu’une décharge classique. Le CET est une fosse géante creusée dans la terre pour recevoir des ordures ménagères jusqu’à son remplissage à moins d’un mètre du niveau du sol. Le reste sera complété avec de la terre. Les ordures qui y seront stockés durant quelques années se décomposeront et deviendront du fumier qui pourrait être utilisé dans l’agriculture. Entre temps, une autre fosse sera creusée à coté pour recevoir les ordures ménagères. La délocalisation de la décharge actuelle est une nécessité du fait qu’elle dénature un site naturel qui mérite de retrouver le charme qu’il offrait à des milliers de passagers de la RN26. Cette décharge pollue gravement les eaux de l’oued Soummam. Jour et nuit, l´endroit est enfumé donnant lieu à un spectacle qui ne laisse personne indifférent. Les fumées nauséabondes qui s’y dégagent et qui montent haut dans le ciel, provoquent aussi un nuage cotonneux sur la chaussée, ce qui limite la visibilité des usagers. Elle nuit aussi à l´écosystème de l´oued, d’où de véritables risques de pollution, présentant des risques pour la santé des citoyens, de la flore et de la faune. Les oppositions des riverains à des projets de grande utilité publique seraient-elles devenues une culture dans la wilaya de Béjaïa ? Des entraves qui freinent considérablement, et c’est le moins que l’on puisse dire, le développement de cette région.

L. Beddar

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