Site icon La Dépêche de Kabylie

Un cours d’eau…usée à ciel ouvert

Les cours d’eau de la vallée de la Soummam sont dans un état lamentable. La sécheresse aidant, ces rivières se retrouvent presque à sec, offrant un aspect désolant.

L’oued Amarigh, l’oued Lahlou et l’oued sahel, pour ne citer que ceux-là affluents de l’oued Soummam, sont devenus des égouts à ciel ouvert d’où se dégagent des effluves et des odeurs nauséabondes. L’oued sahel, vu du pont d’Allaghane, est devenu un égout à ciel ouvert où l’eau glauque et pleine d’algues polluées, coule lentement. La sécheresse à eu raison de cette rivière, qui dans le passé et à cette période de l’année, grondait avec des crues parfois dangereuses. A l’oued Lahlou et Amarigh, les animaux, notamment les poissons, sont menacés. Il s’agit de la carpe, une espèce qui pullule dans les cours d’eau douce. Ces poissons sont pris au piège à cause du manque d’eau et on les voit végéter dans des petits étangs et tenter de survivre à ce désastre écologique. En revanche, cela fait le bonheur de quelques oiseaux migrateurs et des jeunes qui pratiquent la pêche à la ligne. « La pêche est plutôt bonne ! Je pêche jusqu’à une soixantaine de poissons par jour», nous dira un jeune garçon rencontré sur les lieux, ajoutant qu’il utilise tous les moyens dont il dispose, « des filets de fortune, la canne …et même le tamis ! » affirme-t-il. Il est vrai que c’est plutôt facile de pêcher des poissons évoluant dans des eaux stagnantes. Par ailleurs, les observateurs craignent le pire si la sécheresse perdure, car des conséquences incalculables peuvent perturber l’écosystème, déjà fragilisé par la pollution. Lorsque l’on sait que les forages des différentes localités sont implantés sur les lits de ces rivières, devenues des collecteurs d’eaux usées et de déchets en tout genre, notamment chimiques. Ces déchets ne sont évacués que grâce aux crues, lesquels se font cruellement désirer.

Syphax Y.

Quitter la version mobile