Amizour sous la menace de son Oued

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La ville d’Amizour, appelée communément Oued Amizour, est soumise au risque potentiel d’inondations que pourrait causer à tout moment l’Oued qui la traverse du sud au nord. Ce chef- lieu est classé zone rouge et à haut risque, révèle une expertise d’un bureau d’étude de Sétif ayant évalué la vulnérabilité de cette ville de la vallée de la Soummam. Ce cours d’eau qui divise la ville en rive droite et rive gauche est devenu un monstre en hibernation qui peut surgir en cas de grandes crues. Un risque qui pèse sur cette ville non sécurisée de ce danger naturel pour plusieurs raisons. Primo, il est constaté que suite à l’extension tous azimuts qu’a connu ce centre urbain, plusieurs bâtisses sont construites sur le lit de l’Oued. Secundo, ce même lit d’Oued a subi l’extraction exagérée de sable en plusieurs endroits. Tertio, ce cours d’eau est devenu un véritable réceptacle d’ordures et de déchets hétéroclites, obstruant l’évacuation des eaux usées provenant de nombreux quartiers et villages. L’on signale également que l’Oued en question a déjà charrié quelques 7 hectares de terre ferme, une érosion qui ne cesse de mettre en péril les localités environnantes, à savoir Tahammamt, le quartier des jardins fleuris, la gare routière et la zone d’activités de la ville. Tout cela n’a fait que transformer cette ancienne réserve naturelle d’irrigation en une bombe à retardement, qui a déjà débordé en 2008 causant l’inondation de plusieurs habitations du quartier des jardins fleuris, dont 15 familles ont été évacuées en catastrophe par la protection civile. A priori, cela n’était que l’avertissement d’un cours d’eau endormi qui pourrait faire d’énormes dégâts. Une opération pour sécuriser les habitants les plus exposés, lesquels vivent la peur au ventre à chaque perturbation climatique, doit être engagée. Interrogé sur ce danger de catastrophe naturelle, M. Mameri Salem, P/APC de cette municipalité reconnaît la menace qui guette sa localité il affirmera que ce cas constitue une priorité absolue pour la commune. «Notre APC avait lancé un SOS en 2006 pour sécuriser les berges de l’Oued, et en dépit d’un retard constaté pour répondre à cette urgence, la wilaya de Béjaïa a fini par inscrire le projet d’étude en 2010, et le début des travaux est prévu pour 2012», fait savoir le maire d’Amizour. Selon notre interlocuteur, ce projet, d’un coût de près de 40 milliards de centimes, consiste à procéder au curage du lit de l’Oued sur une longueur de quelques kilomètres de l’aval à l’amont du pont reliant les deux rives. Il s’agit d’un gabionnage des berges, suivi d’un bétonnage de 300 mètres, de part et d’autre du pont en question. Une manière de récupérer les 7 hectares d’espace perdu par le foncier communal. Mais force est de constater qu’à ce jour, les travaux n’ont pas encore commencé et l’on est en pleine période des orages synonymes de débordements. Dans tous les cas de figure, les autorités locales n’ont d’autres choix que de mettre fin à cette menace et au plus vite, car l’adage dit qu’ « il n’est de pire eau que celle qui dort ». La formule sied à merveille à Oued Amizour, lequel a vécu, l’an dernier à Merdj Ouamane, la colère des eaux suite au débordement d’un petit cours, Taachacht, ce qui a engendré le décès d’un enfant de 5 ans et détruit des maisons entières.

Nadir Touati

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