Par M. O. Benmokhtar
Encore une fois, les pouvoirs publics donnent le mauvais exemple en matière de gestion des affaires de la cité dans la wilaya de Tizi-Ouzou. Sinon, comment expliquer le fait qu’il a fallu attendre que les villageois d’Imazgharène descendent dans la rue pour que leurs doléances soient prises en charge. En effet, force est de constater qu’aujourd’hui, les projets de développement arrivent à flots dans la localité et c’est tant mieux pour les habitants qui ont dû vivre le calvaire au quotidien, des années durant. En fait, organiser des manifestations de protestation constituait pour eux l’ultime recours. Ils furent obligés de fermer l’APC, la daïra et l’ADE pour se faire entendre. Le moins que l’on puisse dire, c’est que leur mouvement n’a pas été vain, puisque leurs doléances ont fini par être prises en charge. Question : pourquoi a-t-on attendu que les villageois déversent leur colère sur la voie publique pour daigner enfin accéder à leur demande ? Une demande légitime et qui ne date pas d’hier. Et puis le village en question ne se trouve pas sur une autre planète. La commune de Frikat dont relève administrativement la localité est gérée par des élus censés inscrire les manques et besoins de chaque village et hameau. C’est dire que les souffrances du village étaient connues de tous. Attendre tout ce tapage pour daigner répondre favorablement aux doléances des citoyens, n’est-ce pas donner le mauvais exemple en matière de gestion? Il est donc légitime que les autres villageois se disent : « faisons comme le village Imazgharene ». Ce sont donc bien les responsables locaux qui encouragent le pourrissement. Il n’est plus surprenant de voir que le blocage des routes et autres actions de rue soient devenues monnaie courante en Kabylie.
M.O.B
