Dans la région d’Amdoune n’Seddouk, composée de villages reculés, malgré les chaleurs torrides de l’été certains vendeurs de poisson n’hésitent pas à faire fi des règles d’hygiène les plus élémentaires en exposant leur marchandise sous un soleil de plomb.
Le cas des poissonniers ambulants est édifiant. Quand ils ont un mauvais produit, ils choisissent les villages reculés pour l’écouler. A Amdoune Seddouk, par exemple, le poisson est vendu dans des caisses posées à même le sol et exposées au soleil en plein été. Pire encore, le poissonnier reste jusqu’à l’écoulement de sa marchandise, même sachant que celle-ci n’est bonne qu’à être jeter. Il va même jusqu’à utiliser certaines astuces pour attirer des clients, en baissant les prix et en jetant constamment de l’eau sur le produit pour cacher son desséchement. Samedi passé jour de week-end, vers 13 h, alors que la canicule faisait rage et que le mercure affichait 40°,; un poissonnier était encore là à vendre, en toute impunité la sardine, profitant de l’absence des agents du service du contrôle d’hygiène et de la qualité. Les caisses sont posées à même le sol. A force d’arroser la sardine, cette eau se déverse par terre et engendre la formation de la gadoue tout autour de son étal. Juste après son départ, les guêpes arrivent en essaim pour se partager les résidus de poisson laissés sur la boue. La loi, pourtant, interdit la commercialisation du poisson dans des caisses en bois que les poissonniers ambulants continuent à utiliser. Des mesures qui entrent dans le cadre de la protection de la santé du consommateur par l’amélioration des conditions de commercialisation des produits de la mer. Seulement, beaucoup de vendeurs disent qu’ils possèdent des stocks importants de caisses en bois qu’ils entendent remplacer par des bacs en plastic, au fur et à mesure de leur usure. La spéculation sur le prix va bon train aussi. Après le Ramadhan, le prix de la sardine a chuté jusqu’à 150 dinars le kg, mais voila que ces jours ci, il a connu une hausse vertigineuse, atteignant déjà les 250 dinars. Pendant que le citoyen est arnaqué sur le prix, la mauvaise qualité du produit et les mauvaises conditions de vente, les grands absents restent les services d’hygiène communaux. N’avons-nous pas cure des intoxications alimentaires estivales pour tolérer de telles pratiques commerciales qui ne pourraient que nuire à la santé des consommateurs ?
L. Beddar