A l’initiative de l’association Idles de la maison de jeunes d’Ighzer Amokrane, Brahim Tayeb s’est produit ce week-end, avec sa troupe au grand bonheur de ses fans. Tayeb est entré sur scène avec le quatuor de l’orchestre l’accompagnant, sous une pluie d’applaudissements. Quelques notes de réglage et le groupe a entamé “Alexial” Brahim semblait dans son élément avec ces gammes orientales, dans cette nouvelle veine musicale qu’il a inauguré depuis Inias, tenté par le charme de bayan, le rast et autre sika. La nature de la mélodie aidant, l’harmonisation est aisément “orientalisée”, nuances ondulantes, de la voix également, les arrêts et des reprises synchronisées au milieu des morceaux. Aussi, la nouvelle harmonisation est truffée de passages d’improvisation, tant avec le nay que le violon ou le luth. Suivra Si Laâdil, jouée avec beaucoup d’improvisations lyriques. A chaque prestation individuelle sur un instrument, le joueur est chaleureusement applaudi, pour ainsi dire au degré de l’imprégnation. Après quoi, le groupe a interprété Axam aqdim. Là, Brahim reprend sa guitare sèche pour exécuter les beaux arpèges de la chanson, après un prélude avec nay et guitare et ensuite, pour jouer Ul iw de la même façon. En arrivant à l’inévitable Usan emi, déjà reprise pour piano, l’ouïe est surprise par la nouvelle version à base de luth. Après une pause, le groupe finit avec Intas, le dernier né de Tayeb. Un long istikhbar lui a été réservé avec quelques variations, en se glissant d’une gamme à l’autre, fortement nuancé en des divagations harmoniques. Le public, ébloui pendant tout ce temps, a chanté en chœur. La soirée s’est achevée tard dans la nuit, le public s’en est sorti avec un enchantement, satisfait en souhaitant revoir des manifestations similaires.
S. A. B.
