A Béjaïa, dans l’œil du cyclone
C’est l’illustration d’un recul organique immense. La confirmation, qui ne peut même pas souffrir d’une quelconque victimisation de l’“autre”, de ce que la plupart des observateurs notaient depuis quelques temps déjà. Le RCD est dans l’œil du cyclone même dans ce dernier précarré de l’opposition qu’est la Kabylie. Avec seulement 29 listes sur 52 possibles dans la wilaya de Bgayet, il n’est que la quatrième force politique en terme de prétention. Le parti de Sadi sera absent de villes aussi importantes que Akbou et Tazmalt. Réduite à la portion congrue, la base militante n’a le plus souvent pas été en nombre ou en qualité suffisantes pour confectionner les listes électorales.Passe pour le FFS, pour lequel le RCD semble de plus en plus concéder un rôle prééminent. Mais le FLN et le RND ? Encore que ce chiffre risque de ne s’avérer qu’un prisme hypertrophiant de la réelle audience du parti. Un éventuel nouvel échec électoral ne serait pas pour surprendre. On se souvient que Sadi avait été battu à plates coutures dans plusieurs localités de la wilaya de Bgayet, dont le chef-lieu, par Bouteflika et même Benflis. Une désastreuse occurrence que l’ex-candidat à la présidentielle avait imputé à la fraude électorale sans vraiment convaincre. En avril 2004, Sadi n’avait réussi à sauver les meubles que dans les localités atypiques comme SET et Melbou. Il en est du RCD comme de ces étudiants qui se présentent aux examens de rattrapage après avoir séché toute l’année. Il ne se serait pas présenté aux partielles du 24 novembre prochain que cela n’aurait surpris personne. Bien au contraire. Mais voilà, le RCD semble à chaque fois se faire un point d’honneur à emprunter des cheminements déroutants et inattendus. Il en est ainsi des virulentes charges de son leader contre ses anciens mentors des services secrets. Et chaque cap nouveau est apparemment entrepris avec une conviction nouvelle qui ne souffre même pas des échecs de ses précédentes.L’apparente conviction de ces nouveau tons n’a d’égal que la certitude de néophyte de la fameuse “lettre aux hommes” de la presse qu’il avait commise lors de ses noces avec Bouteflika.Le problème avec toutes ces embardées est qu’elles finissent par désarçonner y compris les militants les plus fidèles sinon à les mettre dans de paralysantes positions de gêne. L’opinion quant à elle risque fort de prendre ce nouveau troisième comme un énième hommage à la perspicacité constante d’Aït Ahmed et préférer l’orignal à la photocopie.
M. B.