Les étudiants militants du FFS (Front des forces socialistes) s’en sont pris avec une rare virulence, hier, au RCD de Saïd Sadi. Dans une déclaration incendiaire, remise à la presse et distribuée hier, les militants du FFS de l’université Mouloud-Mammeri parlent de “la prostitution politique au racolage électoral” concernant l’attitude du RCD quant aux élections locales du 24 novembre 2005. Les étudiants en question rappellent que le chef du RCD a déclaré le lendemain de sa débâcle électorale lors des premières législatives pluralistes de 1991, qu’il s’étai trompé de société et qu’il avait sursestimé le niveau politique des Kabyles. Et aux étudiants FFS d’enchaîner que Sadi revient aujourd’hui à l’occasion d’une élection partielle locale pour demander aux mêmes Kabyles de lui accorder de nouveau un sursis politique.Les étudiants FFS se demandent dans leur déclaration à quoi obéit ce revirement “d’un chef en déroute pourtant réputé pour sa capacité à jongler entre le politique et la psychiatrie”. Pour les étudiants du FFS, il s’agit “d’une mission politique d’un parti dans le désarroi à la recherche d’une virginité, perdue des années durant, dans les trottoirs du sérail”.“Heureusement que la société ne s’est pas trompée sur ce parti aux allers récurrents et aux retours répétitifs dans le sérail. Après avoir murmuré la démocratie derrière les chars durant plusieurs années, il négocie des strapontins sur les ruines du boycott scolaire, intègre le gouvernement islamo-populiste avec le drapeau de la laïcité à la main, il passe ses meilleures dix heures avec Bouteflika, ratifie la concorde civile qui consacre l’impunité, le voilà de nouveau avec les mots d’ordre de tagmats et de la convergence”, déplorent les étudiants du FFS.Et d’ajouter qu’il s’agit là d’un exemple atypique d’un parti qui passe du sérail au racolage électoral, tout en croyant pouvoir échapper au tribunal du peuple dont les verdicts sont pourtant sans appel.Pour le FFS, au lieu de se regarder dans un miroir, seul à même de lui refléter l’exactitude de son image, le chef du RCD dont le délire électoral a atteint des proportions chroniques, se rabat sur l’université pour tenter de se réanimer par la manipulation et l’agitation.“Les preuves, ajoutent-ils, en sont les désespérantes tentatives du détournement des activités politiques et culturelles organisées par la communauté universitaire à l’occasion de la célébration du Printemps berbère et de la marche du 20 avril 2005, initiée par les étudiants de Tizi Ouzou, que Saïd Sadi a voulu utiliser comme moyen politique de rachat auprès de ses employeurs”, écrit encore le FFS. A la fin, ces derniers notent : “A ceux qui s’attribuent le titre de démocrates ayez un peu de décence pour vous regarder dans un miroir, regardez-vous bien dans le miroir de l’histoire et vous aurez la réponse la plus juste”.
Aomar Mohellebi