Par M. O. Benmokhtar
Vingt-deux mille, était le nombre d’analphabètes recensés à travers la wilaya de Tizi-Ouzou en 2008. Le chiffre a été porté à la baisse depuis. Il n’est plus que de 10 000 aujourd’hui et ce, grâce àl’association Iqra, qui ne lésine pas sur les moyens pour éradiquer complètement le phénomène. La tâche s’annonce cependant difficile et peut même être impossible, puisque les raisons qui ont engendré cet illettrisme sont très profondes. Force est de constater en effet, que des pères et des frères, les mâles d’une manière générale, empêche encore la fille de rejoindre l’école. Certes, il ne s’agit plus que de cas isolés à travers la Kabylie, mais cela existe encore. Les droits de la femme sont encore bafoués dans certaines régions, où la fille est assignée à une résidence surveillée dès son jeune âge. Dans certaines régions, l’on fait état de faits dignes du moyen-âge. Si, encore aujourd’hui, des filles ne sont pas autorisées à aller à l’école, dans une dizaine d’années, voire plus, les femmes analphabètes existeront toujours. Espérons seulement que cette association sera encore là pour apprendre à celles-ci à lire et à écrire. A vrai dire, pour espérer atteindre l’objectif ‘’zéro analphabètes’’, il faudra d’abord mettre fin à cette discrimination dont est victime la femme rurale. Et ça, c’estl’affaire de tous. C’est dire que l’association a encore du boulot et sa mission est bien partie pour s’inscrire dans le temps. Elle a le mérite de faire déjà de fort belles choses dans le domaine. Cela dit, la société doit s’impliquer davantage pour lui venir en aide d’une manière ou d’une autre. Beaucoup reste à faire dans ce domaine, relatif aux mentalités et à la société d’une manière générale.
M. O. B.