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«Tout l’argent de 2005 a été dépensé»

Le ministre des Finances, Mourad Medelci, invité hier de l’émission de la Chaîne I, «El Mountada», reviendra sur les questions qui occupent le devant de la scène économique et financière, ces derniers temps. Ainsi, il déclarera, concernant les affirmations du chef de mission du FMI à Alger, concernant les salaires, que «cela n’aura aucun effet sur les discussions avec nos partenaires sur la question des salaires», et que ces déclarations «sont un avis comme un autre». «L’Algérie est ouverte sur l’avis des autres, car l’important pour nous est de ne pas rester dans un vase clos», a-t-il souligné. Et d’ajouter que «nous ne sommes pas en 1994, et que le FMI est là pour constater la situation financière et économique en Algérie. Toujours par rapport au dossier des salaires, le premier argentier du pays notera que rien de nouveau n’est à signaler sur ce sujet. Il reconnaît par ailleurs qu’une augmentation des salaires, qui ne peut en aucun cas figurer dans une loi de finances, pourrait avoir un effet négatif sur l’inflation. «La non stabilité de l’inflation est un risque pour la société», a-t-il encore affirmé. A propos de la question du prix de référence de la loi de finances 2006, maintenu à 19 dollars, ce qui a soulevé nombre de critiques de part et d’autre, Mourad Medelci répondra que «le plan de soutien à la relance économique sur cinq ans est bâti sur ce prix, et qu’on ne peut le changer sans une raison valable». Il a tenu, par ailleurs, à démentir la croyance selon laquelle l’Algérie n’utilise que les recettes découlant du prix de 19 dollars. «Nos dépenses se font sur la base d’un prix du pétrole à 43 dollars», précisera-t-il. Il soulignera aussi que l’excédent des recettes est versé au Fonds de régulation des recettes. «Au 30 septembre dernier, les ressources disponibles dans ce Fonds ont atteint 1 312 milliards DA», a indiqué le ministre des Finances. L’argent de ce fonds sert, dira-t-il, en partie à rembourser nos dettes aussi bien extérieures qu’internes. L’autre partie est gardée comme prévention contre des éventuelles crises financières ou chutes brutales des prix du brut. Au sujet de la dette interne, le ministre indiquera qu’elle se situe aujourd’hui à moins de 1 000 milliards DA. «Nous sommes dans une conjoncture favorable pour le remboursement», a-t-il estimé. Et de poursuivre que le remboursement anticipé de la dette extérieure se poursuivra en 2006, avec 1,5 milliards USD en 2004 et le même montant en 2005. «Nous allons aussi commencer à rembourser nos autres créanciers, les institutions financières : la Banque islamique, le FMI… », a-t-il poursuivi. Sommes-nous prêts à renoncer à nos importations, notamment celles des biens destinés à la consommation ? Le grand argentier du pays répliquera que «les grands projets lancés par l’Algérie ne peuvent être concrétisés sans les importations». Puisque, le plus gros de nos importations est constitué de biens d’équipements. Il soulignera pour l’occasion, que des dispositions introduites dans la loi de finances 2006, visent à maîtriser les importations des biens liés la consommation. L’Etat, comme le croit le citoyen, «dort»-il sur l’argent au lieu de l’utiliser à bon escient ? Réponse de l’intéressé : «Non. Nous avons dépensé tout l’argent de 2005, hormis celui du Fonds de régulation des recettes». Interrogé sur le scandale de la Banque d’Algérie, qui a ébranlé la place financière, Medelci regrette que cela soit arrivé, et relèvera qu’une commission d’enquête composée de nationaux et étrangers a été mise sur pied, afin de cerner les circonstances de cette affaire de détournement. «Des dispositions ont été prises aussi bien au sein de la Banque d’Algérie qu’au ministère des Finances», affirmera-t-il. Il sera abordé également au cours de l’émission, la situation des banques et de la réforme bancaire. Ainsi, Medelci indiquera que les bénéfices récoltés en 2004 par les banques sont «raisonnables». «Toutefois, ce n’est pas pour autant que les banques doivent se croiser les bras et ne rien faire pour évoluer», a-t-il averti. Il évoquera ensuite le nouveau système de paiement qui sera introduit à partit de 2006. Un système qui, promet-il, aura des retombées positives pour l’économie nationale. «La France a le même depuis seulement sept ans», mentionnera-t-il. Sur la privatisation du CPA, l’invité de la Chaîne I, indiquera qu’elle est actuellement au stade d’analyse et d’évaluation de l’offre commerciale des 3 banques intéressés. La seconde banque à être privatisée est la BDL, annoncera Medelci. Par ailleurs, il reconnaîtra que les banques publiques n’ont pas assez d’expérience pour faire face à la concurrence. Il soulignera aussi que le Gouvernement a donné instruction à tous les ministères de ne pas intervenir dans la gestion des banques.

Elias Ben

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