Les trois têtes de listes s’expriment

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Dans la daïra de Maâtkas qui se compose de deux communes à savoir Maâtkas et Souk El Tenine, ce sont les mêmes formations politiques qui sont en lice dans les deux localités, en l’occurrence le FFS, le FLN et le RND. En effet, le RCD qu’on dit implanté dans la région n’a pas pu confectionner de listes. Si pour l’opinion cette absence de la formation de Saïd Sadi dans toute cette circonscription dotée de quelque50 000 habitants et par ricochet, d’un grand réservoir électoral, constitue une surprise, il n’en demeure pas moins que pour la population locale, ce n’est plus une dès lors que toute la crème de ce parti a déserté les rangs pour moult considérations. Ainsi, ce sera donc une bataille entre le plus vieux parti d’opposition, le FFS et deux autres partis de l’alliance présidentielle, à savoir le FLN et le RND.

Le FFS, le vent en poupeSi la vox populi donne la formation de Hocine Aït Ahmed comme favori, il demeure bien entendu, que la partie ne sera pas facile même si ce parti a jeté son dévolu sur un jeune universitaire pétri de qualités humaines mais aussi d’une compétence certaine. M. Slimane Khermouche, puisque c’est de lui qu’il s’agit, licencié en droit, ne l’ignore d’ailleurs pas. “En ce qui nous concerne, nous avons deux missions à accomplir au niveau de la collectivité, de prime abord nous allons réhabiliter le politique et puis nous allons gérer les affaires de la commune dans un climat de transparence et de sagesse”, a-t-il résumé. Le n°1 de la liste FFS dira à propos de la répartition des richesses pour les communes : “Nous nous sommes toujours élevés contre cette politique de deux poids deux mesures quand il s’agit d’attribuer les subventions, projets et autres budgets d’une manière inéquitable, notre commune compte 35 000 habitants, il n’est pas juste qu’elle reçoive la même quote-part qu’une commune de 9 000 habitants, par exemple”. En effet, il est vrai que la municipalité de Maâtkas demeure parmi les communes les plus surpeuplées et pour les candidats du FFS, la priorité reste d’abord de relancer les chantiers ou les projets en souffrance et on demande davantage au niveau plus haut, pour cela, M. Khermouche avancera : “Il est aujourd’hui impératif de rétablir un climat de sécurité et de quiétude publique, car il ne peut y avoir développement local sans sécurité”.S’agissant de la campagne électorale, l’ex-secrétaire général du comité de village Ighil Aouène dira en substance : “Nous sommes le seul parti à pouvoir aller dans la totalité des villages comme par le passé et pour cette campagne, nous n’allons pas déroger à la règle !”. D’ailleurs, la formation de Hocine Aït Ahmed au niveau de Maâtkas promet d’associer tous les représentants de la société civile dans la gestion de la collectivité. “Je suis moi-même issu de la société civile, je suis président de l’association Ighil Aouène, militant de la LADH et membre actif du Comité de village, c’est donc dans cette logique que je continuerai à associer tout ce beau monde (société civile, Ndlr)”, avant de rajouter : “Mes camarades de l’ex-assemblée ont fourni énormément d’efforts nonobstant la conjoncture défavorable qu’a connue la région, nous comptons mettre davantage d’initiatives à même d’améliorer le cadre de vie de nos citoyens”.

FLN, l’expérience au menuL’ex-parti unique n’est pas allé par trente six chemins pour dénicher un leader pour sa liste à Maâtkas, puisque cette formation a misé énormément sur la personne de M. Mohamed Amari qui a eu déjà à conduire la liste par deux fois (1997, 2002). Ce “vieux routier” de la classe politique locale a siégé donc au niveau de la municipalité huit ans durant et il présente, en conséquence, une solide expérience dans la gestion des affaires locales, surtout qu’il avait fait partie de l’ensemble des commissions permanentes des anciennes assemblées. Fonctionnaire à l’université Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou, M. Amari dira : “Il est évident que je mettrais toute mon expérience au profit de ma commune”. Les trois premiers de la liste en l’occurrence M. Amari, M. Bechiri et M. Brik n’ont pas manqué aussi d’évoquer le problème sécuritaire qu’endure la commune. “Nous mettrons tout en œuvre pour rétablir la sécurité, c’est une question de nif !” Arborant le volet foncier, le leader de l’équipe a promis de régulariser tous les litiges. “Nous allons régulariser tout le contentieux du foncier et rendre à César ce qui lui appartient”, allusion faite ici aux propriétaires terriens déchus de leurs biens. A l’instar de leurs adversaires politiques du FFS et du RND, les candidats du FLN jurent par tous les cieux que s’agissant de la gestion des affaires locales, ils la feront en collaboration avec la société civile (comités de villages et différentes associations), particulièrement au niveau de la répartition de projets d’AEP, revêtements, assainissement… Pour le social, M. Mohamed Amari compte bien, s’il est élu maire, arracher des quotas plus importants pour résorber l’habitat précaire (aide à l’autoconstruction), mais aussi augmenter le nombre de bénéficiaires du filet social (AFS, ESIL…). L’éducation n’est pas en reste dans le programme FLN à Maâtkas puisque les candidats avancent qu’ils réaliseront une cité administrative pour la famille éducative tout en améliorant le cadre de vie des scolarisés (cantine, ramassage scolaire, chauffage…). Côté création d’emploi, les candidats prétendent tout mettre en œuvre pour attirer les investisseurs dans la région en leur facilitant la tâche. Concernant la jeunesse, la tête liste de l’ex-parti unique prétend relancer le projet du stade municipal en souffrance, en plus des autres projets mis en veilleuse. Enfin, fidèle à leurs traditions novembristes, ils diront : “Nous militerons contre la culture de l’oubli, en tentant d’être dans le sillage des martyrs de la révolution et de la démocratie.”

RND, la toute première foisLa formation d’Ahmed Ouyahia ne semble pas partie pour faire de la figuration durant ce scrutin partiel. De l’ambition chez les candidats, il y en à revendre chez donc tous ces jeunes qui vont se présenter pour la première fois à une course électorale. Bien des slogans ont été préparés déjà par cette équipe conduite par un fonctionnaire de l’agriculture, M. Kaci Toumert : “Il ne faut pas perdre espoir, le boycott ne peut régler les problèmes…”. En tout état de cause, les candidats du RND ont mis au point un programme riche et ambitieux et la priorité des priorités pour ce parti reste le rétablissement de la sécurité au niveau de la localité. “Nous allons mettre de l’ordre dans les institutions que le laxisme a gangrené tout en exigeant l’accélération dans la réalisation de cette sûreté de daïra”, diront-ils fort à propos. M. Brahim Zaïdat, second dans la liste et néanmoins arbitre de football, rajoutera : “Nous allons rendre l’APC beaucoup plus accueillante et conviviale !”. S’agissant de la bidonvillisation qui frappe de plein fouet le chef-lieu, M. Toumedj, compte bien en finir s’il est élu édile. “Nous trouverons une autre alternative pour ces jeunes qui ont érigé des baraques de fortune”. Concernant l’aménagement urbain, ceux-ci plaident pour la révision du PDAU, voire même du POS, sachant pertinemment que le foncier constitue un réel goulot d’étranglement pour toute veilleité de déclic de développement local.En tout cas, s’agissant de la gestion proprement dite, les candidats RND à l’APC de Maâtkas, à l’instar de leurs adversaires politiques, bien sûr, le FFS et le FLN, promettent tous de faire collaborer le mouvement associatif et les comités de villages pour pouvoir, ensemble, disent-ils, “arracher le maximum de projets pour la municipalité”. Il convient, par ailleurs, de préciser que la formation d’Ahmed Ouyahia compte plus d’une centaine de militants à l’échelle communale à en croire M. Toumat qui avance que cinq candidats à l’APW de Tizi Ouzou sont natifs de la région, histoire d’inciter les Maâtkis à choisir la liste en question. C’est de bonne guerre !

Point de boulets rouges, ni de couteaux tirés“Fini, le temps des invectives et du dénigrement, finie l’époque des déchirements et des tiraillements !”, tous les candidats de ces formations politiques en course à la municipalité de Maâtkas sont unanimes à promettre que le 24 novembre 2005 ne sera qu’une fête. Une belle leçon de démocratie est donc promise pour ce rendez-vous électoral pour lequel les différents candidats ne ménagent aucun effort afin d’élever le taux de participation. “Plus le taux de participation sera important, plus notre légitimité sera renforcée !”, diront-ils en substance.

Idir Lounès

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