La fièvre de l’Aïd

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Après la fièvre des achats du Ramadhan, voilà celle de l’Aïd. En fait, les achats pour cette fête — en fait la plus importance de l’année — a débuté depuis un certains temps. Les pères et les mères de famille ont commencé à prendre d’assaut les magasins de vêtements et de chaussures pour habiller de neuf leur progéniture, car si l’Aïd est une fête religieuse, c’est avant tout celle des enfants. Et la tradition, en Algérie, est d‘habiller de neuf les enfants, qu’il s’agisse des tout petits ou des adolescents ! Comme les marchands de fruits et légumes, qui augmentent leurs prix à l’approche du mois sacré, les marchands de vêtements et de chaussures font de même avec leur marchandise. Il faut bien qu’ils prennent part à la curée, qu’ils arrachent les plumes qui restent sur le dos du pauvre consommateur ! mais la fièvre de l’Aïd ce ne sont pas seulement les vêtements des enfants, c’est les gâteaux que les femmes font par dizaines, en prévision des réceptions familiales et amicales. Et qui dit gâteaux, dit farine, sucre, beurre fondu, cacahuètes, noix de coco. Encore des dépenses, de grosses dépenses en perspective que les gens, qui se plaignent pourtant d’être saignés à blanc, feront. Il faut sacrifier à la fête, l’accueillir comme il faut ! Et, puis, disent certains, il faut savoir s’offrir du plaisir de temps à autre. En fait, ce que l’on ne dit pas, c’est que dans cette histoire de vêtements comme dans celle de gâteaux, il y a les rivalités qui entrent en jeu. C’est à qui présentera les enfants les mieux habillés, offrira les gâteaux les plus beaux. Et tant pis si ça doit coûter plus cher !

S. Aït Larba

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