Ecrivain en Tamazight et humaniste aux qualités vertueuses

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Beaucoup d’artistes qui ont acquis une grande notoriété à l’étranger où ils se sont établis ne sont pas connus dans leur pays. C’est le cas de Akli L’kbayli, de son vrai nom Akli de Tiwal, qui est parti, jeune, étudier en Allemagne. Après avoir obtenu un doctorat en sciences politiques, il s’est établi dans ce pays. Natif du village Tiwal, dans la commune de Béni Maouche (w) Béjaïa, il est resté attaché à sa Kabylie natale. Ecrivain en Tamazight, il fait partie de cette catégorie d’hommes, même vivant loin de leur pays, qui n’oublient jamais leurs racines. Il n’est pas seulement écrivain, il est un humaniste aux qualités vertueuses et un ambassadeur de la culture algérienne en Allemagne. Il travaille à la mairie de Francfort/Main, chargé du service des affaires multiculturelles dans le domaine de l’intégration des émigrés. Grâce à son engagement indéfectible pour la promotion de la culture berbère en Allemagne, la mairie où il travaille utilise la langue amazighe dans ses différentes publications. A son actif, de nombreux articles écrits en kabyle et plusieurs ouvrages écrits également en kabyle comme « Imatti n bab idhourar » édité en France aux éditions l’Harmattan en 1999 et aux éditions L’odyssée de Tizi-Ouzou en 2008. Il a aussi écrit un conte pour enfants intitulé « Lkuraj n tyazit », ouvrage bilingue (kabyle/français) édité en 2002 en France chez l’Harmattan. Il a réalisé aussi un film vidéo en kabyle. A une question d’un journaliste qui lui a demandé les raisons qui l’on poussé à écrire des contes pour enfants en kabyle, il a répondu sans ambages : « Je ne suis pas pédagogue et encore moins linguiste de formation. Ce sont les circonstances qui m’ont poussé à rédiger des contes pour enfants. Constatant le manque de moyens d’éducation et de jeux pour enfants en Kabylie, je me suis dit qu’il était absolument de mon devoir de produire des livres dans ma langue maternelle. La naissance de mon fils Idir en 1996 y est aussi pour quelque chose. Je cherchais un moyen pour apprendre ma langue maternelle à mon fils et je n’ai pas trouvé un autre créneau que d’écrire des contes pour les petits enfants qui profiteront à mon fils Idir et aux autres enfants d’émigrés. L’histoire a commencé par la photo d’un chat de mon village Tiwal que j’ai montré à mon fils qui m’a posé beaucoup de questions sur lui, du genre comment s’appelle-t-il ? A qui il appartient ?… etc. En collaboration avec mon fils Idir que j’ai fait participer dans l’élaboration d’une historiette de 10 contes intitulée : « les aventures de Fufu et de Futi ». Bien évidemment, Fufu est le nom donné au chat et Futi celui donné à son ami le chien. Cette historiette a beaucoup aidé mon fils à apprendre avec aisance le kabyle ». A une question sur les problèmes qui freinent le développement de la littérature kabyle, il a précisé : « le problème majeur qui freine le développement de la littérature en langue kabyle est tout d’abord d’ordre psychologique. Beaucoup de Kabyles ne croient pas que leur langue maternelle, soit apte, comme toute autre langue, à traiter de n’importe quel sujet littéraire ou scientifique. Il y a aussi le manque flagrant en institutions kabyles qui pourraient aider les auteurs en Tamazight dans la publication de leurs œuvres ».

L.Beddar

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