Le wali de Tizi-Ouzou, accompagné d’une importante délégation composée de hauts responsables de l’exécutif de la wilaya ainsi que d’un représentant du ministère des Moudjahidine, a inauguré jeudi dernier, au lieudit «Tizi Bouirène » à Iferhounène, à 65km au sud-est de Tizi-Ouzou, en présence des responsables et des élus locaux, une stèle dédiée aux martyrs de la guerre de libération nationale.
Ce mémorial a été édifié en deux sous-sols, dont le 1er accueillera le « Musée du Chahid », où sont exposés divers objets appartenant aux héros qui ont libéré au prix de leurs vies, le pays du joug colonial, et où 18 plaques de marbres sont gravées des noms des 1600 Chouhada des trois communes de la daïra que sont Imsouhal, Illiltène et Iferhounène. Le second est un bloc administratif qui fera office de sièges à la famille révolutionnaire, l’un pour l’association des enfants de Chouhada, l’autre pour l’Organisation Nationale des Moudjahidine. Sur le sommet de ce chef-d’œuvre architectural se dressent 2 bustes de soldats inconnus, représentant un homme et une femme, orientés vers l’ouest et faisant face à l’ennemi. La place de Tizi Bouirène, a été baptisée par le premier magistrat de la wilaya « Le col des lions », en rapport avec ces héros qui ont marqué l’histoire de l’Algérie. 13 figures emblématiques, gravées dans le marbre, ornent les accotements des murs longeant ce magnifique carré illuminé par des lumières aux couleurs nationales, et au centre duquel s’élève un pilon portant 3 horloges. Après la cérémonie d’inauguration et de recueillement à la mémoire des martyrs, H. Aït Saïd, P/APC d’Iferhounène n’a pas manqué de déplorer l’absence du ministre des Moudjahidine lors de son intervention. « Nous nous attendions à plus de considération de la part des hautes autorités du pays, pour cette région qui a enfanté ces héros, mais nous ne sous-estimons pas la valeur des personnalités ici présentes, que nous remercions d’avoir honoré notre région de leur présence et d’être venu partager avec nous ces moments de recueillement», a-t-il dit. Le wali de Tizi-Ouzou s’est dit pour sa part « heureux d’être aujourd’hui parmi vous, dans cette localité si chère à notre wilaya et au pays entier. Ce gigantesque monument est à la dimension des sacrifices consentis par les populations de villages de Kabylie pour la liberté… il n’ya pas un pouce de cette terre qui n’est pas arrosé de sang de martyrs… si nous sommes réunis sur cette place, aujourd’hui, ce n’est que grâce à ces héros dont les portraits sont gravées dans le marbre… l’on retrouve aux côtés d’Abane et d’Amirouche des Chahids qui ne sont pas de la région, comme Ben M’hidi, ce qui démontre l’attachement des citoyens à l’unité nationale ». Concernant l’absence du ministre des Moudjahidine, le wali l’expliquera par le fait que « le ministre a eu un empêchement et qu’il viendra visiter la daïra d’Iferhounène incessamment et qu’il se recueillera à la mémoire de ces valeureux Chouhada ». M. Oussaci Si Amokrane, ancien moudjahid, déclara, les larmes aux yeux, que ce jour était, pour lui, particulièrement important. « Cet événement a permis de rassembler les citoyens de trois communes, et parmi eux, les enfants de mes compagnons de lutte, ils sont aujourd’hui tous des hommes, et je vois en eux les visages de leurs pères. L’état algérien leur doit beaucoup. De notre part, nous encourageons ces initiatives commémoratives afin que les sacrifices de notre génération ne tombent pas dans l’oubli». Le moment le plus émouvant de la cérémonie fut, sans aucun doute, le chant patriotique, intitulé « La femme de Moujdahid », entonné par une chorale composée d’un groupe de sept fillettes et d’un petit garçon. L’assistance, notamment les veuves et les enfants de Chahid et d’anciens Moudjahidine, n’a pu retenir ses larmes. L’événement a été clôturé par une minute de silence à la mémoire des Chouhada, puis par l’hymne national et la lecture de la Fatiha, avant que les présents ne soient conviés à un déjeuner.
Madjid Aberdache

