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Réaménagement d’une vieille mosquée

Avec plus de deux siècles d’existence, la mosquée “Nat Yebrahim” est de nos jours, le seul site archéologique qui nous témoigne du passage des envahisseurs turques dans la région. A défaut de manuscrit, on estime que la construction de ce chef-d’œuvre architecturale remonte au début des années 1800, alors que l’Algérie était sous domination Ottomane. Son architecture unique en son genre ainsi que sa position géographique, ont fait que cette bâtisse garde toujours son charme et sa beauté d’antan. Tout de même, le mérite revient aux habitants de ce village qui ont su comment l’entretenir et la garder debout jusqu’à maintenant. En sus de sa vocation religieuse, cette mosquée était un symbole qui unissait les villageois. C’était le siège de la djemaâ du village, une école pour les enfants durant l’ère coloniale, un hôtel pour les invités et les étrangers, etc. En effet, de part son importance dans la société et le rôle polyvalent qu’elle joue jusqu’à présent, les villageois y avaient entrepris des travaux d’aménagement à l’intérieur et à l’extérieur, depuis la fin des années 70, à ce jour, sans pour autant porter atteinte à son architecture. Seul son minaret, touché par un obus durant la révolution, a été complètement reconstruit. Ces travaux d’aménagement se sont accentués, surtout ces dernières années, après que des fissures sérieuses aient commencé à apparaître sur ses murs qui sont construits à base de pierres taillées et d’argile. Alors, la sécurité des fidèles était plus que jamais menacée, et la construction d’un mur de soutènement s’imposait. C’est un travail qui vient d’ailleurs d’être achevé récemment grâce à la volonté et à la contribution de tout le monde. D’autre part, et pour éviter toute infiltration d’eau de pluie, sa toiture a été complètement étanchéifiée. Le dernier aménagement en cours, consiste en le délestage de la dalle du premier étage construite à base de solives (El Aâdda) et d’argile. Pour éliminer ce lest supplémentaire (argile plus carrelages), on a pensé à remplacer le tout par un parterre en plancher, qui est bien plus léger et plus original.On espère que les générations à venir sauront comment protéger ce site, vieux de plus de deux siècles et qui a été depuis la nuit des temps un symbole d’union de tout le village, de toute dégradation mais surtout de tout dérapage par rapport à sa vocation polyvalente.

Farid A.

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