Par M. O. Benmokhtar
Elle prend vraiment des proportions démesurées, cette montée au créneau des lycéens exclus réclamant leur réintégration. Les manifestations se multiplient en effet dans ce sens. On dirait que ces derniers se sont donné le mot, pour sortir dans la rue et faire entendre leur revendication. Les élèves n’hésitent plus à aller jusqu’à fermer les établissements où ils étaient scolarisés. Pourtant les décisions de leur exclusion ont été prises par des conseils de classes souverains. Les personnes qui siègent dans les dits conseils sont quand même des enseignants. Autrement dit, ceux qui, en leur âme et conscience, ne peuvent se permettre des bévues en sanctionnant les élèves comme ça à tout va. Et puis, il ne s’agit pas là d’un cas isolé. C’est dire qu’il y a vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond. Et le phénomène est totalement nouveau. Dans le passé quand un élève était exclu, après avoir raté son bac ou tout autre examen, il assumait son échec et allait « voir ailleurs ». Le comble aujourd’hui, c’est que force est de constater que ces élèves contestataires se voient « réintégrés dans leurs classes », décrédibilisant du coup les enseignants. C’est à l’image des concessions faites par les autorités et les pouvoirs publics dans de différents domaines, suite aux actions de rue. Le fait de réintégrer des exclus encourage tous les autres à exiger de l’être aussi. Avec une intransigeance de l’Etat, les choses se dérouleraient autrement. C’est un cas flagrant de fuite en avant auquel on a droit avec cette histoire de lycéens. L’essentiel étant de calmer les esprits, au détriment de tout entendement, en passant même outre la réglementation et les lois régissant les établissements. Cela résume le mode de gestion qui prévaut en Kabylie d’une manière générale.
M. O. B.
