Les 20 locaux commerciaux submergés par les eaux usées

Partager

Les alentours des 20 locaux commerciaux, réalisés et livrés il y a 3 ans à Aksim, dans la commune d’Ahnif, dans le cadre du programme des 100 locaux par commune, offrent un décor horrifiant avec d’effroyables mares d’eaux usées que dégagent plusieurs regards complètement bouchés, à la base même des fondations de l’infrastructure accueillant ces locaux. Celle-ci, se dégradant au fil des jours, risque de s’effondrer au moindre mouvement de terrain. Le fait que l’édifice soit réalisé en surélévation par rapport à l’ancien lit d’oued Sahel accentue davantage le risque d’effondrement de la bâtisse érigée en R+3. Le réseau d’assainissement sur lequel est apparue l’avarie, relie le relais routier du lieudit «Kalitous», un ensemble de commerces ouverts 24/24h en bordure de la RN05 qui comprend un café un restaurant, une rôtisserie et des toilettes publiques, au réseau principal d’assainissement. Les accusations à propos des avaries sur ce réseau fusent de part et d’autre. L’APC affirme que le relais a procédé à un raccordement de sa conduite d’égouts sur celle des locaux commerciaux. Le propriétaire, lui, tient un autre langage, et soutient que c’est l’entreprise chargée de la réalisation des locaux qui a branché le réseau d’assainissement de l’infrastructure sur la sienne, d’autant plus que son commerce est opérationnel 10 ans, bien avant la réalisation des locaux. La commission technique de la daïra, qui s’est rendue sur les lieux à plusieurs reprises, tarde à statuer sur ce cas malgré son caractère des plus urgents. Un retard qui risque de déboucher sur une catastrophe, sachant que la remontée du débit important des eaux usées, en plus de noyer les fondations des locaux en s’attaquant à sa base, menace aussi le câble de la fibre optique de 80 JGA desservant l’Est du pays. La remontée des eaux usées, qui peut à tout moment déborder sur la RN5, peut induire un risque d’infiltration et de pollution de plusieurs puits et forages utilisés pour l’AEP et pour l’irrigation de plusieurs vergers et oliveraies. Une nouvelle sortie sur les lieux, mardi dernier, de la commission technique de la daïra s’est manifestée par des divergences d’opinions et des rejets de responsabilité entre l’APC d’Ahnif et la subdivision de l’urbanisme et de la construction (SUC). Le représentant de cette institution, qui n’est autre que le maître de l’ouvrage, s’en lave les mains affirmant que «le projet a été réalisé et réceptionné il y a plus de 2 ans et les clefs remises à l’APC», dégageant ainsi toute responsabilité. Celui de l’APC réplique que «le branchement sur le réseau d’un particulier ne lui permet pas de trouver une formule de financement pour la prise en charge de l’avarie, qui nécessite la reprise de tout un tronçon de l’ouvrage. Ce qui nécessite une enveloppe financière assez conséquente». En attendant qu’une solution soit dégagée, la marre puante des eaux usées qui inonde le pourtour des locaux, s’élargie d’heure en heure et continue son œuvre destructrice sur l’infrastructure qui doit faire objet d’une expertise technique avant la distribution des locaux aux bénéficiaires, une fois l’avarie réparée.

Oulaid Soualah

Partager