Les travailleurs de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) ont organisé hier, un sit-in devant le siège de la centrale syndicale de l’UGTA, afin de porter, haut et fort, leurs revendications socioprofessionnelles. De ce fait, des dizaines de chauffeurs de bus, conducteurs de tramway, receveurs et mécaniciens ont dénoncé leurs conditions de travail, qualifiées de «lamentables». Des slogans, parmi lesquels « Halte à la Hogra » et « On demande le départ du DG de l’ETUSA », ont également été scandés, hier, par les protestataires venus en masse exprimer leur ras-le-bol quant à la dégradation de leur situation socioprofessionnelle. « C’est une action de protestation pour réclamer l’application de la convention collective des travailleurs de l’entreprise, notamment les articles qui stipulent que le salaire de base ne doit pas être inférieur au SNMG (18 000 DA) », a affirmé M. Ait Medjan Djamel, représentant des travailleurs. Ces derniers exigent, également, le départ du directeur général de l’ETUSA. Le même syndicaliste a tenu à mettre le doigt sur les pratiques exercées par l’administration à l’égard des employés. « J’ai été licencié abusivement il y a cinq mois », a-t-il indiqué. Un autre travailleur ajoutera : « Notre congé est de 15 jours seulement au lieu d’un mois. Il y a des travailleurs qui n’ont pas bénéficié de leur congé depuis plus d’une année ». Les protestataires ont dénoncé avec force, aussi, l’insécurité dans les bus. « Hier, mon collègue, a été massacré par un voyageur », s’est indigné un travailleur. Suite à cette action de protestation, une délégation de syndicalistes a été reçue par le responsable de l’UGTA, mais en vain. «Ils ont refusé de répondre à nos revendications. On va continuer notre action de protestation », a fait savoir un employé de l’ETUSA. Il est utile de souligner que de fortes perturbations ont été enregistrées dans le transport en commun durant la matinée d’hier, le tramway et les bus étant paralysés. « Pour couvrir ce manque, l’administration a remplacé les chauffeurs par les contrôleurs », a lancé un protestataire. Pour rappel, les travailleurs de l’ETUSA avaient observé un rassemblement devant le siège de la Centrale syndicale, le 7 du mois en cours, avant d’occuper les locaux de la direction générale de leur entreprise. « Les responsables au niveau du ministère nous ont promis de répondre à nos demandes, mais jusqu’à maintenant, rien n’a été fait », a noté M. Ait Medjan.
Samira Saïdj