Les pointes de consommation maximale d’énergie électrique, atteintes l’été dernier, notamment les 10.000 mégawatts à l’échelle nationale, ont poussé les responsables du secteur à arrêter un plan d’urgence pour avoir une production supplémentaire de 12474 mégawatts à l’horizon 2017.
Pour ce faire, un comité interministériel s’y est penché et a autorisé la société algérienne de gestion du réseau de transport de l’électricité à procéder, par la formule de gré à gré à l’acquisition du matériel nécessaire au renforcement du réseau. C’est en application de ces instructions ministérielles que le directeur régional du GRTE de Sétif, accompagné de son directeur de wilaya, a présenté dans l’après-midi du mardi dernier à la salle de délibérations de l’APW, le programme d’urgence et de développement en matière de transport et de création de postes de haute et de très haute tension, prévu pour la wilaya de Béjaïa. Ainsi, pour sécuriser la région l’été prochain, la réalisation d’une centrale de 160 mégawatts, constituée de 08 groupes turbine à gaz mobiles de 20 mégawatts chacun, est programmée. Ce projet, selon les responsables du secteur, pourrait être implanté entre El Kseur et Amizour, choix imposé par la proximité d’un poste d’évacuation vers le réseau national et la présence d’une conduite de gaz haute pression. Le coût global de cet investissement serait de 230 millions de dollars et la superficie nécessaire est de 12 hectares. L’importance de cette superficie avait fait sourciller le wali de Béjaïa, qui se ravisera en rappelant à l’assistance, constituée de quelques chefs de daïras et présidents d’APC, qu’il fallait saisir cette opportunité et trouver le terrain demandé afin d’aider à améliorer les prestations de service pour les citoyens. D’ailleurs, celui-ci avait, dans son allocution d’ouverture, déclaré que « l’été prochain se prépare aujourd’hui », tout en espérant qu’après cette rencontre, relative à l’amélioration du secteur de l’électricité il y aura une autre pour celui du gaz, où la wilaya de Béjaïa se trouve à la traine. Outre cette centrale, la GRTE prévoit pour les deux années à venir, la réalisation de 490 postes pour un montant de 253 milliards de centimes. D’ores et déjà pour l’été prochain, 100 postes transformateurs seront réalisés pour renforcer le réseau de plusieurs communes, notamment le chef-lieu de wilaya, pour atteindre la moyenne d’une cinquantaine de clients par poste. La wilaya de Béjaïa est actuellement desservie par 08 postes HTB/HTA, dont le taux d’utilisation est de 53% des puissances installées pour les 260.338 clients en basse tension et 1427 clients en moyenne tension. Selon le directeur de la distribution au niveau de la wilaya de Béjaïa, les 466 postes maçonnés et 1657 poste ACC, lesquels sont dépassés, ne peuvent satisfaire, en période de consommation maximale, qu’une moyenne de 03 clients chacun. Pour protéger les communes des coupures d’électricité des départs de moyenne tension et une cabine mobile, prévue sur l’axe Tichy-Aokas mais laquelle sera utilisée provisoirement du côté d’Akbou dont la vétusté du poste nécessite un renforcement en urgence, sont programmés. Conscient des problèmes qui peuvent être rencontrés sur le terrain lors de l’entame de la réalisation de ces projets, le wali interviendra pour donner des instructions fermes quant à l’allègement des procédures de délivrance du permis de construire et d’expropriation dans le cadre de l’utilité publique, pour dégager les servitudes. Le directeur des mines rappellera que les ouvrages énergétiques sont traités comme hautement stratégiques à travers tous les pays du monde. Etant une destination privilégiée et pour l’investissement et pour le tourisme, dira Hamou Ahmed Touhami, la wilaya de Béjaïa doit être pourvue en énergie nécessaire. Il est utile de rappeler qu’à chaque été le recours au délestage est toujours programmé par les services concernés et, d’ailleurs, l’été dernier a été caractérisé par le délestage durant une période de deux mois, à raison d’une heure par localité.
A. Gana