L’ENIEM a vécu, jeudi dernier, une journée mouvementée à l’intérieur des ateliers de fabrication, notamment au service froid. Les travailleurs étaient à l’arrêt, tout comme la chaîne de production. A l’origine, un mécontentement du collectif des travailleurs qui a vu la fiche du paie de ce mois, qui coïncide avec la fête de l’Aïd El Adha, sensiblement « amaigrie » après la suppression, dit-on, de la prime dite PRC (Prime de rendement collectif). « Il y a certains qui ont vu leurs salaires ramenés jusqu’à l’équivalent de celui d’un contractuel engagé par les administrations publiques dans le cadre des dispositifs d’insertion des jeunes chômeurs. Ce n’est pas normal ! On est des ouvriers pères de familles, on a des enfants à nourrir, à scolariser et il y a l’Aïd. On n’est pas des chômeurs qui ne font que subvenir à leurs seuls besoins », se plaint-on sur place. A vrai dire, explique un ouvrier mécontent, « cette prime a été attribuée, pour certains, durant le mois de congé », reconnaît-il mais ce n’est pas du tout le moment pour nous en priver. A se fier aux explications des mécontents, le tort est à endosser à l’administration qui aurait octroyé cette prime de « rendement collectif » à certains travailleurs, au moment où il n’y a eu aucun rendement enregistré au sein de l’entreprise, les travailleurs étant en congé à ce moment là. Pour récupérer l’enveloppe attribuée « généreusement », l’administration aurait donc décidé d’en priver ces salariés au mois qui a suivi, sans visiblement prendre en compte le calendrier. Ce qui a donc provoqué l’ire des travailleurs qui se sont mis à l’arrêt de travail avant-hier. Le P-DG de l’entreprise était, dit-on, affairé durant toute la matinée à dénouer ce conflit et à apaiser la tension et la colère des grévistes qui ont improvisé une assemblée dans le restaurant de l’usine. Aux dernières nouvelles, la direction aurait proposé en guise de compensation, d’attribuer une sorte d’« avance sur salaire », qui serait par la suite déduite par tranche des prochains salaires. Reste à savoir quelle suite réservera le collectif des travailleurs à cette proposition.
S. Bénédine