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3 500 décès chaque année

Le cancer du sein n’est pas répandu à Tizi-Ouzou uniquement.

Le même état de fait est observé à travers tout le pays et les chiffres annoncés démontrent toute l’ampleur de la situation. Le cancer est vu, par de nombreux spécialistes dans le monde, comme étant la maladie du siècle. Elle touchait, en 2008, plus de 12,7 millions de personnes sur la planète, avec près de 7,6 millions de décès enregistrés la même année (dernier chiffre mondial disponible). Un taux qui devrait grimper d’ici 2030 de 75%, selon une récente étude publiée, en juin dernier, dans la revue médicale The Lancet Oncology. Le cancer du sein touche, quand à lui, un million de personnes dans le monde et près de 400 000 femmes en meurent annuellement. En Algérie, les derniers chiffres, rendus publics l’année dernière, ne sont pas plus rassurants. On parle, en effet, de pas moins de 100 000 malades. Chaque année, 47 000 nouveaux cas de cancer, tous types confondus, sont recensés et viennent s’ajouter à la liste, déjà longue, des personnes touchées. Parmi ces cas, plus de 9 000 personnes sont atteintes du cancer du sein. Cette pathologie cause le décès annuel de 3.500 femmes dans le pays. Autre point à signaler, et chose certes rare mais bien existante, c’est que de ce nombre de malades du cancer du sein, près de 1% sont des hommes. D’autre part, et selon une conférence tenue récemment par un comité médical  présidé par le Pr.Bouzid, chef de service oncologie au Centre Pierre et Marie Curie (CPMC) d’Alger, mis en ligne sur la page facebook du même professeur intitulée Le cancer en Algérie, la condamnation, «l’incidence du cancer du sein en Algérie est de l’ordre de 55/100.000». La même source fait ressortir que « les personnes plus touchées par le cancer du sein sont les femmes âgées entre 45-50 ans ». 

La nécessité de mettre en place un dispositif de dépistage en masse

Ceci n’éloigne bien évidement pas le risque d’exposition à la maladie pour des sujets plus jeunes. De nombreuses jeunes filles, la vingtaine à peine entamée, vivent en effet avec ce type de cancer. Aussi, selon le comité d’oncologie, «deux cas sur trois (2/3) des malades dépistés sont à un stade localement avancé ou métastasé et trois femmes sur quatre (3/4) décèdent au bout de cinq ans». Le comité insiste, par ailleurs, sur «la mise en place d’un dispositif de dépistage de masse», car, précise-t-il, «un cancer du sein détecté à un stade précoce est plus facile à traiter et comporte moins de risques de séquelles. Il permet de diminuer la mortalité de 30%». Les statistiques donnent froid dans le dos, d’autant plus que la prise en charge de cette frange de la société des cancéreux en général, enregistre de nombreuses lacunes en Algérie et n’est jamais suffisamment assurée. De nombreuses associations et corps médicaux sont montés au créneau, depuis le début de l’année, pour dénoncer la situation que vivent les personnes touchées par la maladie en Algérie. L’indisponibilité de la Radiothérapie a, notamment été dénoncée, puisque seuls 5 centres hospitaliers permettent ce traitement en Algérie. Le manque en médicaments et en centre anti cancer (CAC) sont tout autant de problèmes soulevés et sur lesquels devra, d’ailleurs, se pencher, au plus vite, le nouveau ministre du secteur.

Synthèse T.Ch.

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