Des moutons qui broutent le gazon des sièges d’institutions administratives en plein Alger. Et ce n’est pas une vue de l’esprit !
C’est une réalité qui semble être bien ancrée dans le quotidien des Algérois et qui ne semble offusquer personne. Visibles partout, les moutons se pavanent même dans les quartiers huppés d’Alger, suscitant l’étonnement des passants peu habitués à la présence de ces bêtes dans ces lieux. Outre l’odeur désagréable qu’ils dégagent sur leur passage, les moutons indisposent beaucoup les riverains avec leurs bêlements ininterrompus qui les empêchent de dormir la nuit. Il est à signaler que l’arrêté N°3212, interdisant l’exposition informelle de moutons et leur déplacement en grand nombre dans les rues de la capitale, notamment le centre-ville, a été promulgué récemment. En désignant, ainsi, 110 points de vente de moutons à travers 43 communes disposant d’espaces adéquats pour ce type de commerces. A quelques jours de l’Aïd El Adha, tous les services compétents de la wilaya d’Alger sont, semble-t-il, à pied d’ouvre pour appliquer cet arrêté. Mais cela, n’est qu’un slogan creux au vu de la présence envahissante des moutons dans tous les quartiers de la capitale. Et d’ailleurs, le décor reste le même, comme chaque année, dans les rues de la capitale, transformant la cité en une véritable ferme. La cause de cet engouement, constaté dans les cartier d’Alger, est, sans conteste, le regroupement de l’ensemble des maquignons venus des wilayas de l’intérieur du pays, du moins celles à caractère agro-pastorale. A titre d’exemple, Béni Messous qui reste l’une des destinations préférées par les Algérois désirant acheter le mouton du sacrifice de l’Aïd el Adha. En effet, de pleins camions chargés d’ovins ont investi les lieux, depuis plusieurs jours. Les pluies intermittentes, la baisse de température n’empêchent pas le rush important des citoyens en quête de la miraculeuse bonne affaire. Le chemin qui dessert l’hôpital de Béni Messous s’est transformé en une véritable foire à ovins, ce qui ne manque pas, bien sûr, d’engendrer des bouchons inextricables et une circulation infernale. Il faut, néanmoins, admettre que les prix pratiqués sur ces lieux restent relativement abordables par rapport à ceux en rigueur sur les autres marchés «informels» de vente de moutons de la capitale.
Ferhat Zafane

