Kateb Yacine ressuscité

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Kateb Yacine sera ressuscité cette semaine à Tizi-Ouzou, à l’occasion d’un colloque qui lui sera dédié à partir du 29 du mois en cours.

Il s’agit en fait de la troisième édition du dit colloque. C’est dire que cette manifestation s’est ancrée dans le calendrier de la direction de la culture de la wilaya. Le colloque qui sera organisé sous l’égide du ministère de la Culture, avec la collaboration des comités des activités culturelles et artistiques de la wilaya, de la Maison de la culture Mouloud Mammeri et du théâtre régional Kateb Yacine, aura pour thème cette année : «La configuration de l’amour de la Patrie dans l’œuvre de Nedjma». La manifestation qui drainera à coup sur une foules des grands jours se poursuivra jusqu’au 31 de ce mois d’octobre.  Au menu de celle-ci, qui s’ouvrira le lundi à partir de 9h 30, des expositions permanentes autour de l’œuvre et de la vie de Kateb Yacine comportant des travaux, livres,  articles, manuscrits brouillons, photos et autres objets personnels du poète-écrivain. Durant ce premier jour du colloque, il sera procédé au lancement du concours autour de l’écriture de KATEB par les étudiants de la Faculté des Lettres et des Langues de  l’Université Mouloud MAMMERI, ainsi qu’à la lecture de textes dédicaces par Mr Lakroun Mahfoud, ancien comédien. Des textes et des poèmes de l’œuvre majeure katebienne : Nadjma, Solliloques et autres, seront également à l’honneur le même jour dont les activités se poursuivront jusqu’en soirée, avec au programmes des conférences qui se tiendront à la maison de la culture à partir de 14h. Il s’agit notamment de la conférence de Mme Boukhelou Malika, Docteur d’Etat en Langue et Civilisation françaises à l’Université Mouloud MAMMERI de Tizi-Ouzou, intitulée : «Nedjma au rendez-vous de l’Histoire», et celle de Mr Benachour Bouziane, Journaliste, dramaturge  et critique du théâtre algérien, qui portera sur «Kateb Yacine, l’amour, la révolution». La troisième conférence sera animée dans la même soirée par Mme Yamilé Ghobalou, Docteur d’Etat en Littérature française, Chef de Département de l’Ecole Nationale Supérieure des Sciences Politiques (ENSSP) d’Alger, intitulée «La puissance poétique des poèmes liés de la célébration de Nedjma dans Solliloques de Kateb Yacine». Au niveau du  théâtre régional Kateb yacine, il y aura à partir de 17h00, une animation théâtrale avec la Coopérative théâtrale «Les Compagnons de Nedjma». Le lendemain, le même théâtre abritera une série de conférences toutes aussi intéressantes les unes que les autres. Celle-ci seront animées respectivement par Mme Betouche Aini, Professeur de Théorie de la Littérature à l’Université Mouloud Mammeri, Melle Aït Aider, Enseignante de Sémiotique, spécialité Sémiotique Littéraire à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou et Mr Said CHEMAKH, enseignant au département de Langue et Culture Amazighes, à l’Université Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou. La Maison de la Culture Mouloud Mammeri sera au rendez-vous, elle, de « L’association Les Compagnons de Nedjma de KATEB Yacine», pour une animation culturelle. Mercredi, soit au dernier jour du colloque, il sera procédé au dépôt d’une gerbe de fleurs sur la tombe de Kateb Yacine au carré des martyrs El Alia à Alger. Le départ est prévu à la maison de la culture à 9h du matin. Kateb Yacine est né pour rappel,  à Constantine en 1929. Son père, Oukil judiciaire, avait une double culture, française et musulmane. Sa mère douée pour la poésie et qui, croyant que son fils avait été fusillé lors des émeutes de mai 1945, sombra dans la folie et devint cette femme sauvage que Kateb décrit dans une de ses pièces. Kateb Yacine a été emprisonné suite aux événements de 1945. En 1946 il publia son premier recueil de poésie Soliloques. À 17 ans, il animera déjà une conférence sur l’émir Abdelkader et la Révolution algérienne. Kateb travailla au quotidien Alger Républicain, un journal de communistes, qu’il a rejoint en 1948. Il y restera jusqu’en 1951. Pour vivre, il se fera ensuite  docker, puis il repartira en France où il exercera divers métiers et surtout, il y publiera son premier roman, Nedjma, en 1956. Ces sorties furent nombreuses (Italie, Tunisie, Belgique, Allemagne).  En 1959, il publiera le Cercle des représailles. En 1970, il éditera la pièce théâtrale l’Homme aux sandales de caoutchouc, une œuvre qui trace le combat héroïque du peuple vietnamien.  En arabe algérien, il écrira plusieurs pièces théâtrales dont Mohamed prends ta valise en 1971, la Voix des femmes en 1972, la Guerre de 2000 ans en 1974, la Palestine trahie en 1977 et le Roi de l’Ouest. Kateb Yacine est mort le 28 octobre 1989 et fût  inhumé le 1er novembre, une date historique qui connote, pour lui, toute cette fougue dont il a fait preuve durant toute son existence, tout son combat mené pour l’unique but : revendiquer son ‘’algérianité’’ et défendre sa patrie de la manière la plus noble qui soit, si bien illustrée à travers « Nedjma ».            

M. O. B. 

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