Premières pluies, premiers dégâts

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Chaque fois que le climat se gâte et que les premières pluies font leur apparition, une vague de frayeur parcourt le pays.

En effet, les pluies diluviennes qui se sont abattues, durant toute la nuit d’avant hier et la matinée d’hier, ont provoqué des désagréments monstres à Alger. L’autoroute était pratiquement fermée à la circulation hier. Des toitures de maisons ont carrément été arrachées et les inévitables inondations sont réapparues. Ces pluies «assez marquées», accompagnées parfois de grêle et de rafales de vent qui ont affecté l’ensemble des régions nord durant les dernières 48 heures, ont de ce fait  suscité peur et panique dans de nombreux quartiers de la capitale. Si les dégâts sont pour la plupart, d’ordre matériel, on déplore néanmoins la mort d’une jeune fille, âgée de 21 ans dans la quartier d’El Makaria ainsi que quatre personnes blessées. L’intensité des crues était telle qu’elles se sont infiltrées dans une dizaine de maisons dans certaines communes défavorisées de la capitale. Des torrents d’eau, mélangés aux eaux usées refoulées par le réseau d’assainissement défectueux se sont infiltrés dans plusieurs maisons. Des appartements ont aussi été endommagés au centre d’Alger. Mais, c’est incontestablement dans ces quartiers aux ruelles pentues et non goudronnée, que les conséquences ont été les plus dramatiques. Aux dires de certains riverains, les canalisations d’eaux pluviales, nouvellement installées, ont été littéralement arrachées par les flots et charriées sur plusieurs dizaines de mètres. A Bab El oued, les mauvaises conditions climatiques ont été à l’origine de la détérioration des canalisations d’eaux usées, causant l’effondrement de deux habitations précaires, fort heureusement, aucune victime n’est à déplorer. En revanche, durant toute la journée d’hier, les services de la voirie de l’APC d’Alger centre s’affairaient à nettoyer les rues inondées. Par ailleurs, de nombreux citoyens ont constaté que des crues, ayant inondé plusieurs quartiers de la capitale et sa banlieue, ont été causées par un réseau d’évacuation défectueux. Les collectivités locales qui se sont illustrées encore une fois par leur irresponsabilité n’ont pas pris la peine de nettoyer les avaloirs et d’entreprendre les travaux de voirie indispensables pour éviter tout risque de débordement. Par conséquent, des rues entières ont été inondées et plusieurs habitations ont subi d’importantes infiltrations d’eau. Des citoyens habitant le quartier du Champ de Manœuvres n’ont pas caché leur colère devant une telle galère. Le retard constaté dans l’intervention des services concernés et le manque d’entretien des réseaux d’assainissement n’a fait qu’accroître la colère des habitants. L’exaspération a même mené des jeunes de ce quartier à tenter d’approcher le maire de la localité. Du côté de Notre-Dame d’Afrique, les habitants ont exprimé publiquement leur ras-le-bol devant l’accumulation des dégâts causés par les intempéries au cours de ces dernières années sans que les services communaux ou de wilaya ne réagissent pour éloigner le danger. Enfin, il est à espérer que ces premières pluies, pourtant annoncées par les services de la météo, servent d’avertissement aux pouvoirs publics avant l’installation de l’hiver et que cette situation ne s’aggrave pas en raison de la poursuite des averses sur le nord de l’Algérie dans les prochains jours. Pour rappel, un bulletin spécial de l’Office national de la météorologie avait prévenu dès mardi dernier  que des intempéries allaient toucher de plein fouet les wilayas d’Alger, Tipasa, Blida, Médéa, Bouira, Tizi-Ouzou, Béjaïa, Jijel, Skikda, Annaba, Bordj Bou Arréridj, Sétif, Mila, Constantine, Guelma, et Souk Ahras.

Ferhat Zafane 

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