M’Cisna est une petite commune située dans une zone montagneuse au relief accidenté et où les populations souffrent des affres du sous développement, ce qui la classe d’ailleurs parmi les plus pauvres de la wilaya de Béjaïa.
Il faut dire aussi que l’absence de foncier communal est l’écueil majeur qui la freine pour son développement, la pénalisant à plus d’un titre. La seule activité économique de cette commune rurale est l’agriculture et les seuls agents économiques sont les agriculteurs. Et encore, la majorité d’entre eux possèdent des parcelles de terre en pente, ravinées par les pluies dévalant en torrents des montagnes environnantes, d’où la prédominance arboricole dans leurs cultures avec une préférence pour l’olivier et le figuier, deux arbres qui s’adaptent bien au climat et à la géographie locaux. Beaucoup de jeunes en âge de travailler s’investissent dans ces activités en créant leurs propres entreprises agricoles. Mais seulement, ils se plaignent des entraves administratives et bureaucratiques, qui constituent pour eux de véritables embuches qui leurs enlèvent tout espoir de prétendre à des capitaux sous forme de prêts bancaires ou d’aides de l’état, notamment auprès des services agricoles, nécessaires à l’acquisition d’équipements modernes. Ces entraves, que bon nombre de jeunes souhaitent voir lever, condamnent les agriculteurs à travailler leurs terres selon le mode traditionnel, qui ne permet que des rendements médiocres. Avec des moyens rudimentaires, certaines familles paysannes travaillent la terre de leurs mains ou au moyen de charrues tirées par des bœufs, d’autres abandonnent ce créneau pour aller monnayer leur énergie en ville. On les retrouve, chaque matin, au carrefour de la mairie où démarrent les bus de transport vers Seddouk, ville où ils exercent en tant que journaliers. « Au lieu de passer la journées à m’adosser au mur, à flâner dans la rue ou à m’attabler à la terrasse d’un café je préfère descendre à Seddouk pour faire des petits boulots journaliers en bâtiment et me faire un peu d’argent de poche. C’est mieux que de rester à la charge de mes parents, déjà pauvres eux aussi », dira Hakim. Dans le chapitre des loisirs, M’Cisna reste la seule commune de la daïra de Seddouk qui ne possède pas une équipe de football, les jeunes M’Cisnis font le bonheur du club du RC Seddouk où ils évoluent dans différentes catégories. Cette année, l’US Amalou aussi a fait son plein en jeunes talents à M’Cisna, où elle a recruté pas moins de cinq joueurs ayant fait leur classe au RCS et acquis une forte expérience. Il faut dire aussi que la commune de M’Cisna ne possède qu’une aire de jeu au chef-lieu, et de plus, qui manque de beaucoup de commodités pour en faire un stade digne de ce nom. La pelouse est en terre battue et nécessite l’étalage d’une couche de tuf pour éviter les blessures aux athlètes, les réalisations de gradins, de vestiaires, d’une clôture et d’un portail d’entrée y sont indispensables. À côté de cette aire, une salle de sport en construction, dont le projet tarde à être achevé est attendue vivement par les jeunes désireux s’invertir dans la pratique d’autres disciplines sportives autre que le football. « Nous aimerions bien créer une équipe qui défendra les couleurs de notre commune, au lieu d’errer dans les clubs des communes voisines. Et nos jeunes, qui aiment le football, iront fièrement soutenir leur équipe. Sans cela, la vie continuera à être morose et dure pour les jeunes de M’Cisna, une commune où les perspectives d’emploi et de loisirs sont quasiment nulles », a déclaré un jeune dépité.
L. Beddar