Depuis hier, 34 formations politiques et trois listes indépendantes sont entrées en campagne en vue de sensibiliser les 500 368 électeurs inscrits à travers la wilaya de Bouira. Une campagne qui, toutefois, ne semblait pas encore intéresser grand monde. La plupart des panneaux d’affichage ne comportaient aucune affiche de candidats, hier, du moins pour ceux qui n’avaient pas fait les frais d’actes de vandalismes. Au chef-lieu de wilaya, dans certains quartiers populaires, les panneaux d’affichage n’avaient pas été installés. Auprès des QG de campagne des partis politiques, aucune animation particulière n’a été constatée, même auprès des partis dits « grosses pointures », tels le FLN, le RND ou le FFS. Il faut dire que ces partis ont, plus ou moins, réussi à présenter des listes dans un peu plus de la moitié des communes de la wilaya. C’est le cas du FLN, avec ses 44 listes retenues au niveau des municipalités et une liste à l’APW, dont la présence est indiscutable. Hadjra Zerga demeure la seule commune au niveau de la wilaya de Bouira à ne pas avoir de liste FLN, et il s’agit là d’une première depuis que cette localité a été hissée au rang de commune. A un degré moindre, le RND, présent dans 43 communes, et le FFS, avec 25 listes, tenteront de se disputer le maximum d’APC, en plus de l’APW. En temps ordinaire, les partis islamistes, qui d’habitude disposaient d’un ancrage assez conséquent au niveau de la wilaya, se retrouvent pour ainsi dire dans l’embarras, preuve en est, le HMS qui n’a réussi à présenter des listes que dans 12 communes. Un recul qui est assez déconcertant, lorsqu’on sait qu’il y a de cela quelques années, les islamistes étaient omniprésents à travers les APC de Bouira. D’ailleurs, aux législatives 2007, ils n’avaient réussi, alors, qu’à arracher un siège. La régression ira crescendo, jusqu’à leur « dégommage » lors des dernières législatives, où la mouvance islamiste, toutes tendances confondues, a « réussi » à arracher zéro siège, en se positionnant loin derrière… des indépendants. Cette régression est remarquée même dans les régions les plus réputées pour leur appartenance cette mouvance islamiste. Une mouvance qui, il faut le dire, s’est longtemps nourrie auprès des populations issues des zones rurales et qui, dans leur détresse, n’avaient d’yeux que pour ces « bons Samaritains » lors des élections. Depuis que l’Etat s’est redéployé avec des dispositifs et des mesures visant à désenclaver les bourgades les plus reculées de la wilaya, les islamistes, surement à court d’arguments, ont, peu à peu, disparu de la scène qui leur avait été offerte. Une absence qui est également constatée auprès du RCD qui concourra dans 14 municipalités. Un sérieux revers qui serait dû,; selon des indiscrétions, à l’attribution de la tête de liste à l’APW, lequel n’aurait pas fait l’unanimité et de ce fait, de nombreux candidats auraient retiré leurs dossiers à la dernière minute. Si pour les partis politiques connaissant, depuis quelques temps, des guéguerres fratricides au sein de leurs bases militantes, on affirme que leurs redresseurs respectifs ne feront pas de contre-campagne, il n’en serait pas de même pour les candidats déçus d’autres formations politiques qui n’ont pas été retenus sur les listes APC et APW. La fronde sévissant dans la plupart des partis, ne sera pas sans conséquence bénéfique pour d’autres. Tout n’est pourtant pas joué d’avance, d’autant plus que trois listes indépendantes se sont invitées dans cette joute électorale. D’ailleurs, parmi ces indépendants, on retrouve un maire sortant, qui avait à l’époque été élu comme indépendant avant de rejoindre, en cours de mandat, le RND. C’est le cas dans la localité d’El Adjiba. Cette « représentation » n’est pas sans laisser perplexe le commun des électeurs qui s’interroge sur ce volte-face. Dans tout cet imbroglio, les partis politiques auront beau faire, il n’en demeure pas moins que la tribu et le Aârch pèseront de tout leurs poids pour faire élire leur candidat.
Hafidh B.
