Il y a des lieux qui n’ont de villes que le nom. Souk El Khemis en est un.
Chef-lieu des daïra et commune de Maâtkas, son état n’est pas reluisant.
Hormis l’axe routier d’environ 1 kilomètre, du CW147, qui a été revêtu quelques jours avant l’entame de la campagne électorale, opération séduction oblige, rien n’est fait. Les trottoirs quand ils existent sont complètement défoncés. Tous les pavés sont décollés et par endroits carrément disparus. Les bouches d’évacuation des eaux pluviales débordent à la moindre précipitation. Dès qu’il pleut, la ville se transforme en marécage et l’on ne peut plus garder un pied sec. Quant à l’éclairage public, il est défaillant puisque des quartiers entiers tombent dans l’obscurité dès 17h et même avant les jours de grands orages. Les espaces verts et de détente n’ont pas droit de cité dans la ville. Tout ce qui existe en quantité ce sont les décharges sauvages qui débordent de détritus. Les chiens et chats errants et les rats ont envahi plusieurs quartiers de la ville. Il faut ajouter à tout cela le manque d’infrastructures destinées à la jeunesse. La seule salle de cinéma de Maâtkas est en ruines, elle sert aujourd’hui de refuge aux pigeons. Un bâtiment est à l’abandon et menace de s’effondrer à tout moment. Dire que le siège d’un parti politique se trouve juste à côté. L’exécutif communal sortant a certes réalisé une étude de l’aménagement urbain, mais son inscription et le début des travaux ne sont pas pour demain. D’autres doubles chefs-lieux comme Ouadhias et Boghni, le réaménagement urbain a bien eu lieu ou est en progression. Maâtkas quant à elle attendra le bon vouloir des instances concernées. «Notre chef-lieu est en dégradation et ne connaît aucune évolution depuis l’ère coloniale. Hormis le siège de daïra, la poste, le bâtiment des huit logements et quelques locaux en chantier, rien n’a été fait en cinquante ans d’indépendance. Pourtant la région a payé un lourd tribut lors de la glorieuse révolution de novembre. 700 chahids sont tombés au champ d’honneur. Nous sommes en droit de bénéficier des travaux de l’aménagement urbain et de toutes les commodité du monde moderne», dira un habitant du chef-lieu.
Hocine T