Les enfants rois d’un jour

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Un semblant d’animation n’a commencé à poindre qu’à partir de neuf heures. Les enfants, rois d’un jour, ont commencé à investir la rue, signalant leur présence de manière bruyante et assourdissante. Curieuse quand même cette propension de l’être humain à exprimer sa joie par le bruit. Ce qui surprend à tous les coups particulièrement les pétards pourtant prohibés. Dans certains, cas il s’agit plus de mini bombes, vu l’ampleur de la détonation, que du tout petit pétard… Bon ! Du moment que nos enfants prennent leurs pieds.Jeudi donc, premier jour de l’après-carême, le contraste est saisissant avec les journées ramadhanesques tristounettes à souhait et qui s’écoulaient à un rythme lent, très lent même. Tout se passait comme si chaque jeûneur portait sur ses épaules voûtés tout le poids du monde. Le port du masque inexpressif etait de rigueur. La fin du Ramadhan, synonyme de fin de pénitence est accueillie comme il se doit par tous, petits et grands, avec bien entendu des motivations différentes. Qu’importe ! Car ils sont beaux nos mioches dans leurs habits neufs. Qu’importe aussi si ces même habits proviennent de la “fripe”. L’illusion du neuf est parfaite et les apparences sauves. Et puis, la dureté du quotidien de beaucoup, a induit des comportements juvéniles nouveaux, l’exigence de fringues neuves n’est presque plus de rigueur. Mais, Dieu que c’est dur ! Pour le môme contraint de subir l’arrogance de plus aisé que lui et pour les parents qui prennent sur eux de ne pouvoir offrir, parfois le minimum, à leur progéniture.L’après-midi du premier et second jour est consacré aux visites familiales et à l’échange de friandises. Une aubaine que les enfants exploitent au maximum pour ramasser pièces et billets, bien vite investis en friandises et pétards. L’Aïd, une journée comme les autres ! Les pétards en plus. Demain sera un autre jour. Les lendemains de fête sont toujours difficiles. Encore plus chez nous, pour les milliers de travailleurs venus passer l’Aïd en famille. Le retour comme d’habitude sera laborieux en raison de l’afflux massif de voyageurs qui ont pris la fâcheuse habitude d’attendre la dernière minute, en différant au dernier moment l’heure du départ.

M. R.

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