Tazerajt, l’association des paysans de Tazmalt, a réuni dans la soirée du mardi 31 octobre passé son bureau exécutif pour étudier la situation de l’aviculture locale, après l’agitation qui s’est emparée de cette branches agro-industrielle sous la menace d’une épidémie de grippe aviaire.Présidé par Moncef Hamimi, le bureau exécutif a arrêté un seul point à l’ordre du jour : l’information la plus larges possible des paysans à propos de l’éventuelle apparition de ce fléau et la vulgarisation des méthodes de prévention adoptées et conseillées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).La cellule technique de cette puissante association, dirigée par l’ingénieur agronome Assam Tarik, a procédé à la lecture d’un résumé de la communication de l’OMS reprise et diffusée par le ministère de l’Agriculture, expliquant tous les aspects de cette nouvelle grippe, et les moyens de lutter contre sa propagation notamment de l’animal à l’homme et éventuellement entre les humains. Le bureau à donc décidé de mettre à la disposition des paysans en général et des aviculteurs en particulier, les données scientifiques de détection de la maladie et la démarche préventive contenue dans le document de l’OMS, par voie d’affichage pour le public et par distribution directes aux professionnels de la branche.Seize interrogations qui peuvent venir l’esprit sont traitées par la contribution de l’OMS et de l’OIE, téléchargées d’un site internet. C’est un apport pédagogique incontournable qu’il est nécessaire de mettre à la disposition de la population pour éviter la psychose qui ne manquerait pas de s’emparer des consommateurs et des producteurs si jamais le fléau se déclarait.Il explique succinctement eet clairement ce qu’est la grippe aviaire, comment le virus se transmet entre les animaux et le danger de le voir muter et se transmettre entre les humains.Les populations qui travaillent dans la branche avicole sont les plus exposées à la maladie. Des cas de contamination humaine ont été malheureusement observés en Chine en 1997 et en Hollande au printemps 2003.
Pas de risque à manger du poulet et des œufs “Le virus se transmet généralement chez les animaux par contamination aérienne (sécrétions respiratoires), soit par contact direct, notamment avec les sécrétions respiratoires et les matières fécales des animaux malades, soit de façon indirecte par l’exposition à des matières contaminées (nourriture, eau, matériel, vêtement). Les espaces confinés favorisent la transmission du virus”, lit-on sur le document de l’OMS.Le danger d’une transmission du virus par ingestion de viandes infectées est négligeable selon l’Agence française de sécurité sanitaire des aliments (AFSSA), parce que d’une part, le virus avalé dans un aliment cru (viande ou œuf), est détruit par l’acidité du liquide gastrique, d’autre part, l’infectiosité des virus Influenza est détruite à des températures supérieures à 60° (pendant 5mm à 60° et 1 mn à 100°).La crainte de tous les scientifiques de la planète est de voir le virus H5N1, muter au contact d’un virus de la grippe humaine par assortiment génétique, c’est-à-dire par échange de matériel génétique, et favoriser ainsi une transmission entre les humains et le risque d’une épidémie localisée existe. La peur d’une pandémie qui toucherait plusieurs pays à la fois mobilise la communauté internationale autour de la maîtrise de ce phénomène.Le bureau de l’association Tazerajt a décidé de sensibiliser les citoyens de la daïra aux règles d’hygiène recommandées par l’OMS via le ministère de l’Agriculture, en priorité les travailleurs de la branche de l’aviculture et tous les intervenants directs comme les vétérinaires, le techniciens, le personnel de nettoyage, les laborantins, les familles habitant à proximité des élevages. Par ailleurs un courrier rappelant l’importance de l’aviculture dans la daïra de Tazmalt qui compte des centaines de milliers de têtes de volaille, entre poulets de chair et poules pondeuses, sera adressé aux autorités locales (daïra, APC), aux services de l’agriculture (DSA) et à la Chambre de l’agriculture concernée en premier chef par la défense des intérêts des aviculteurs et des paysans en général. L’avènement de ce fléau est l’occasion de mettre de l’ordre dans la branche avicole, détecter tous les élevages clandestins qui fonctionnent en dehors des règles sanitaires en vigueur, les pollueurs qui jettent les fientes de leurs poulaillers dans les rivières et sur les abords des routes. Détecter la source éventuelle de toute contamination pour la circonscrire nécessite la connaissance parfaite de la branche, les autorités concernées sont donc interpellées.
Comment reconnaître la maladie dans un élevage ?Tazerajt demande aux citoyens qui s’adonnent à la chasse cette saison d’éviter de piéger les passereaux de passage (étourneaux, grives, rouges-gorges), tout comme elle invite les propriétaires de basses-cours et d’élevages en plein air à enfermer leurs volailles dans des espaces clos pour éviter le contact avec les oiseaux migrateurs, les étourneaux notamment (zarzour) qui ne manquent pas de se poser sur les oliviers à proximité des maisons en rase campagne.Tout comme elle invite les éleveurs qui n’ont pas de certificat sanitaire de se conformer à la réglementation, et de contracter une assurance pour leur volaille au plus vite. Comment reconnaître la maladie dans un élevage ? Les signes les plus apparents sont la diminution de l’appétit, la réduction considérable de la production d’œufs, puis la mort subite et simultanée d’un grand nombre de poules jusqu’à 80%, en quelques jours !La grippe aviaire ou grippe du poulet est une infection due à un virus de la famille des Orthomyxoviriade qui comprend plusieurs genres dont Influenza virus A. Celui-ci est divisé en sous type parmi lesquels les sous type H5 et H7. Cette infection peut toucher presque toutes les espèces d’oiseaux sauvages ou domestiques.Les mesures sanitaires à prendre en cas de survenue de virus aviaire sont selon l’OMS de deux ordres : “les mesures visant à limiter l’extension de la maladie dans les élevages touchés, et celles visant à éviter les risques de transmission du virus à l’homme”.En plus des recommandations des services vétérinaires concernant l’hygiène de l’exploitation (mise en place de pédiluves, petits bassins de désinfections, à la sortie des bâtiments contaminés, le port de combinaisons de protection et de masques), les personnes qui travaillent ou interviennent dans la zone contaminée sont concernées par “trois types de mesures de protection : les mesures d’hygiène individuelle pour éviter l’infection chez l’homme par un traitement prophylactique antiviral donné par un médecin aux populations les plus exposées proches de l’exploitation contaminée et enfin une vaccination contre le virus de la grippe humaine des populations les plus exposées, comme mesure de protection collective visant à limiter le risque de réassortiment génétique, échange entre le virus humain et le virus aviaire H5N1”.Loin de tout alarmisme gratuit, l’association Tazerajt s’acquitte de son rôle préventif en alertant les populations concernées et les autorités locales dont le rôle est de faire respecter la réglementation par tous les acteurs concernés dans l’intérêt de la population.L’anarchie qui sévit dans la production et le commerce de la volaille n’est pas un terrain favorable à l’intervention d’urgence en cas de survenue de virus dans une quelconque batterie d’élevage.
R. Oulebsir
