Les travailleurs de l’ETUSA n’abdiquent pas

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Les travailleurs de l’Entreprise de transport urbain et suburbain d’Alger (ETUSA) ont décidé de prolonger d’une semaine, à partir d’aujourd’hui, leur grève, et ce, nonobstant que la justice avait déclaré «illégal» leur mouvement de protestation.

Hier encore, des centaines de travailleurs de cette entreprise se sont rassemblés au niveau de la centrale syndicale. Ils ont indiqué avoir reçu des SMS, tard dans la nuit de mercredi, les informant que le tribunal avait déclaré « illégal » leur mouvement de protestation, les sommant de reprendre leur travail, selon le porte-parole de ces protestataires. « Notre action est une action de protestation et non pas une grève pour que la justice la déclare illégale. Nous ne sommes pas un syndicat, mais un collectif de travailleurs», a-t-il encore indiqué. A noter que la direction générale de l’entreprise avait, dans ce contexte, organisé une réunion d’urgence qui a abouti à la nécessité d’inciter les travailleurs grévistes à rejoindre leurs postes, conformément à la décision de la justice les sommant de le faire. Le porte-parole des travailleurs a dénoncé le fait que « la direction générale de l’ETUSA a envoyé une copie des jugement des 11 travailleurs protestataires convoqués devant la justice, à tous les travailleurs de l’entreprise ». « C’est injuste ! », dira-t-il. Nonobstant les menaces proférés par la direction générale à l’encontre des travailleurs protestataires, ces derniers se disent « déterminés à aller jusqu’au bout de leurs revendications », a affirmé la même source.

« La direction générale de l’ETUSA a tenté de négocier avec des personnes de son choix, et non pas avec les représentants des travailleurs de l’entreprise, d’où notre refus de dialogue. Nous accepterons de négocier avec la direction générale, qu’une fois qu’elle convoquera officiellement  les représentants des travailleurs de l’ETUSA, et il faut qu’elle procède à la signature d’un procès verbal qui sanctionnera la rencontre dès l’aboutissement des négociations », a relevé le porte-parole des ces protestataires.

A rappeler que les grévistes réclament la mise en application du protocole d’accord signé en octobre dernier et de la convention collective de 1997, qui stipule notamment qu’un salarié ne peut, en aucun cas, toucher moins du SNMG (18 000 DA). Ils exigent aussi la réintégration des travailleurs licenciés, ainsi que la confirmation dans leurs postes de ceux qui ont signé des CDD à deux reprises.  Aux cinquième et sixième jours de ce mouvement de protestation, la station de bus du 1er Mai était toujours désertée par les bus de l’ETUSA, remplacés par des bus de transport privés.

L.O. Challal

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