Séminaire à Tizi Ouzou les 12 et 13 novembre

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Ecrire une langue et en publier des livres, c’est garantir sa sauvegarde et assurer son épanouissement. Et comme le passage de l’oralité à l’écriture est un processus logique et une transition obligatoire dans toute langue afin de sortir du cadre restreint du folklorique et devenir un instrument de communication à part entière, il était grand temps pour la langue amazighe de franchir cette étape pour s’affirmer définitivement. Cette langue millénaire, qui a été perpétuée de génération en génération par la seule transmission orale, se doit de développer les moyens adéquats de sa promotion à travers son introduction dans les supports modernes. Les défenseurs de la langue et littérature amazighes se sont depuis des années déjà penchés sur l’écriture comme instrument essentiel de développement de la langue, et en ont fait leur cheval de bataille depuis l’illustre Boulifa qui a écrit le premier livre en langue amazighe. Plusieurs manifestations culturelles et scientifiques durant lesquelles le passage de la littérature amazighe de l’oralité à l’écriture, a fait l’objet d’interventions et de communications de spécialistes et linguistiques qui ont présenté des études et analyses sur les meilleures méthodes et modalités d’effectuer cette transition en douceur sont organisées ici et là.Une transition, qui prendra en compte les spécificités de la langue et littérature amazighes et les impératifs de la nouvelle conjoncture mondiale avec tous les dangers d’unanimisation et de globalisation que cela pourrait entraîner. Nul n’ignore qu’une langue, littérature et culture non écrite est plus exposée aux risques de disparition. Raison pour laquelle quelques mois après l’organisation du 2e Salon du livre et multimédia amazighe à Bouira, la Direction de l’enseignement et de la recherche du Haut Commissariat à l’Amazighité (HCA) tiendra les 12 et 13 du mois en cours, un séminaire sur “la littérature amazighe de l’oralité à l’écriture” à la maison de la culture Mouloud-Mammeri de Tizi Ouzou. Entrant toujours dans ce cadre de promotion de la littérature amazighe, cette activité sera marquée par des conférences-débats qu’animeront de grandes figures de la littérature d’expression amazighe à l’image de Mohand Akli Haddadou et Ammar Meziane de l’INALCO, qui traiteront respectivement des “œuvres berbères de l’antiquité et du Moyen-âge : comment les recenser ?” et “de l’interaction de l’oralité et de l’écriture dans la néo-littérature”.D’autres figures emblématiques de l’histoire de la culture amazighe, Mohya, Si Mohand U M’hand Umhand et Belaïd Aït Ali seront revisitées et ressuscitées par Graine qui présentera une communication intitulée Mohya, Mohand Uyehia, poète et écrivain de langue kabyle, Mmes Aoubris et Toubal animeront une conférence sur “la représentation de la femme dans la poésie de Si Mohand” et Berdous Nadia de l’université de Tizi Ouzou qui communiquera sur “le passage à l’écrit à travers l’œuvre de Belaïd Aït Ali — les techniques narratives exploitées par Aït Ali dans les récits oraux et écrits”.Divers autres thèmes seront développés également et porteront entre autres sur “les noms des plantes dans la littérature orale amazighe” et à l’occasion de la célébration du 51e anniversaire du déclenchement de la guerre d’Algérie, une conférence sera animée sur “Les poèmes et la guerre de Libération nationale” par Malika Koudache de l’université d’Alger.

H. Hayet

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