Par Chérif Amayas
L’autorité de l’Etat se mesure, d’abord, par le degré d’application de ses décisions par les structures et les institutions du pays. Refuser ou ignorer une instruction signée de la main du Premier ministre, relève du maquis institutionnel et d’une non-reconnaissance de l’autorité de M. Sellal. Ainsi, ce dernier, et face aux multiples problèmes rencontrés par les candidats aux prochaines élections locales, a adressé une instruction, rendue publique, aux administrations et entreprises du pays. En effet, en date du 6 novembre passé M. Sellal a indiqué que les candidats aux élections bénéficient d’un congé spécial « tout en préservant leurs salaires et tous les avantages prévus dans leur statut ou leurs contrat de travail ». Voilà une note on ne peut plus claire et sans ambages. Pourtant, notre confrère TSA, citant le président de la CNISEL, nous apprend que des entreprises, et pas des moindres, refusent d’appliquer la note du premier ministre, et de citer la Sonatrach et la Sonelgaz. Ces deux entreprises, et il y en a d’autres, où le seul et unique actionnaire est l’Etat algérien, donc le Premier ministre, chef de l’exécutif, entrent en rébellion ouverte. Et à ce stade, la situation est franchement Kafkaïenne. Sonatrach et Sonelgaz, se considérant probablement souveraines de leur décision, refusent des détachements à leurs employés candidats. Ces deux entreprises affirment, ainsi, leur autorité non négociable de patrons. Cette « autorité patronale » est vite bafouée et ignorée quand c’est justement leur patron qui les instruits. A moins que Sonatrach et Sonelgaz estiment que le Premier ministre n’est pas leur boss. Même dans le pétrole ou l’électricité les gens devraient écouter un peu de chaâbi. Outre que la musique adoucit les mœurs, on y trouve des maximes et une sagesse inouïes. «Cheikh B’la Cheikh, mahou Cheikh Ya Cheikh ».
Ch. A.

