Dans l’après-midi du 26 mars 2007, une catastrophe a été évitée de justesse, lorsqu’un chauffeur de camion de gros tonnage n’avait pu contrôler son véhicule en se trouvant sur une pente. Il est allé percuter, au beau milieu, la station service «Naftal» du centre-ville. Cependant, avant de s’immobiliser, le mastodonte avait littéralement écrasé la stèle érigée en souvenir de la nuit du 31 octobre au 1er novembre 1954, lorsque les premiers maquisards venus de M’Kira, Tafoughalt et de Ait Yahia Moussa avaient tiré à partir de ce point, sur la caserne de la gendarmerie française qui se trouvait à quelques dizaines de mètres, pour annoncer le début de la révolution armée. Malgré l’importance que revêt la stèle pour la mémoire des présentes et futures générations, il n’en demeure pas moins, qu’après plus de cinq années, cette modeste plaque commémorative n’a pas encore été réhabilitée. «Cela fait plus de cinq années que cette stèle fut détruite par un camion mais, jusqu’a ce jour, rien n’a été entrepris pour sa reconstruction», nous confie un citoyen qui se demande, à juste titre, à quoi sert ce service qui s’occupe des stèles au niveau de la Mouhafadha des Moudjahidines de Tizi-Ouzou ? Pour sa part, le chef de la Kasma locale des anciens Moudjahidine, M. Ali Iabadène, n’hésitera pas à nous déclarer qu’au lendemain de cet accident, plusieurs correspondances ont été adressées aux institutions concernées. Par ailleurs, alors que toute la population locale attendait, lors de la célébration du 58e anniversaire du déclenchement de la Révolution, les baptisations des rues, des établissements scolaires, des cités et autres, rien n’avait été fait. «Nous avons proposé 40 sites à baptiser, depuis la dernière réunion du 27 octobre 2008, mais jusqu’à maintenant, ça piétine», nous déclare M. Ali Iabadène. Par ailleurs, 39 médailles destinées aux Martyrs de la Révolution ainsi qu’aux anciens Moudjahidines, en signe de reconnaissance pour leurs sacrifices, attendent depuis plus de vingt ans, dans le bureau de la Nahia des Moudjahidines d’être remises aux intéressés ou aux ayant droits.
Essaid Mouas
