Les différents candidats aux élections municipales du 29 novembre prochain ont tous opté pour une campagne de proximité auprès des citoyens.
Au niveau de la commune de Bouira, les meetings populaires ont laissé la place à une approche plus directe des électeurs, dans le but de « sonder » les attentes et les aspirations des Bouiris. Tous les Bouiris ? Certainement pas, puisque certains quartiers de la ville de Bouira ont été carrément « zappés » de l’agenda de bon nombre de candidats, à l’image du quartier Aïssat Idir, là où se trouve les habitants de ce qu’il convient d’appeler, les Haouchs de la honte. En effet, et selon certains habitants de ces taudis, aucun candidat à la mairie de Bouira n’a daigné venir s’enquérir de la situation de ces citoyens qui vivent dans des conditions quasi-inhumaines. M. Ouchen Rachid, l’un des locataires des innombrables Haouchs de ce quartier, a affirmé que « depuis le début de la campagne électorale, nous n’avons eu la visite d’aucun candidat. On dirait qu’on va les manger (…), ils disent tous qu’ils cherchent à connaitre les problèmes des citoyens et essayer d’apporter les solutions adéquates…Mais à ce jour, personne n’a franchi le seuil de notre quartier. C’est grotesque ! », s’est-il exclamé. Madjid, un autre habitant de ces gourbis qui menacent de tomber en ruine à tout moment, a littéralement pris a partie tous les candidats sans exception, en déclarant : « Lors des récentes pluies qu’a connu la région, on se démenait comme de pauvres diables pour sauver ce qu’on pouvait des infiltrations d’eau. Une simple bâche faisait office de toiture, sans parler des reptiles qui venaient s’abriter dans nos lits, on attendait au moins à un geste de compassion de la part de ces candidats », s’est-il écrié avant de poursuivre d’un ton furieux : « Au lieu de cela, certains candidats que j’ai personnellement croisé faisaient campagne dans les quartiers voisins des 280 logements, Harkat et autres cités mieux lotis ». Il est vrai que le cas des habitants des nombreux Haouchs de la ville de Bouira, n’est pas évident, loin de là. D’un côté les locataires font face à la « gourmandise » de certains propriétaires qui refusent de céder leur terrain à l’Etat, contre une indemnisation raisonnable, et de l’autre, le vide juridique, avoué par le premier magistrat de la wilaya lui-même, en matière de foncier privé. D’ailleurs, le maire sortant de Bouira a échoué dans le règlement de cet imbroglio qui dure depuis trente ans. Cependant, il est de coutume en temps de campagne électorale que les potentiels élus se penchent sur les cas dits « extrêmes » de leur commune et d’essayer d’envisager des solutions pérennes. Force est de constater, que les locataires des Haouchs de Bouira ne semblent pas figurer parmi « les priorités » des candidats, l’ensemble des habitants de ces Haouchs, rencontrés, se considèrent déjà comme étant les oubliés de la campagne électorale.
Ramdane B.