Une rue “Matoub-Lounès” à Paris

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Sept ans après son lâche assassinat, Matoub Lounès demeure la personnalité kabyle la plus médiatisée à travers le monde. Assassiné le 25 juin 1998, Matoub continue à être projeté au devant de l’actualité, pas seulement en Kabylie, où son ombre plane quotidiennement à travers ses chansons éternelles, mais aussi à l’étranger. Le plus grand quotidien au monde, “New York Times” a consacré à l’enfant de Taourirt Moussa un grand reportage. Ce journal qui tire à un million d’exemplaires par jour a envoyé l’un de ses journalistes dans le village natal du plus grand chanteur kabyle de tous les temps, afin d’enquêter sur sa vie et son œuvre artistique phénoménale.Sur une pleine page et dans la langue de William Faulkner, la vie du Rebelle est passée en revue, avec une description minutieuse et précise du hameau où a grandi ce dernier. La publication d’un reportage d’une telle ampleur dans un journal aussi prestigieux que le “New York Times” confirme pour la énième fois la dimension internationale de la personnalité de Lounès Matoub, grâce au sacrifice duquel l’Algérie est restée debout, après une guerre de dix ans contre l’intégrisme islamiste. Aux moments les plus affreux de la crise, Matoub a été pratiquement le seul artiste à demeurer sur scène et à joindre l’acte à la parole. Il chantait ses textes anti-obscurantistes et défendait dans les médias nationaux et étrangers ses idées. Sur le plan artistique et depuis la fin des années quatre-vingt, à ce jour, Lounès Matoub est resté le chanteur “number one” indétronable dans toute la Kabylie. Il suffit d’une virée dans n’importe quelle ville kabyle pour s’en rendre compte.Toujours dans le même souci de permettre au sacrifice suprême de Matoub de ne pas être vain, une rue portera son nom dans la capitale française Paris. Tout a commencé lorsque la municipalité de la ville a décidé de baptiser une rue du nom d’une grande personnalité berbère. Et comme le choix ne pouvait aucunement être difficile à effectuer, il s’est porté immédiatement sur Lounès Matoub.Actuellement, toute la communauté berbère en général et kabyle en particulier, en France, est mobilisée à l’effet de donner le maximum de chances au choix porté sur Matoub. Une pétition adressée au maire de Paris circule dans cette ville de même qu’elle est disponible sur un site Internet de la communauté kabyle.En outre, un film adapté d’une longue chanson de Lounès Matoub vient de sortir en NCD en Algérie. Le film en question a été réalisé par Assan Hammimi. Il est intitulé “Le prix de la vengeance” (azal n’tsar). Il se vend chez tous les disquaires du centre du pays. Rappelons que depuis sa disparition, huit livres édités à Paris, par de grandes maisons d’édition à l’instar de “Albin Michel”, “Laffont”, “Stock” et la “Découverte”. C’est dire qu’un poète de la stature de Matoub peut disparaître mais ne peut pas mourir.

Aomar Mohellebi

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