D’abord cet état de fait : Le FFS ne va pas mieux, malgré les affirmations de ses dirigeants actifs, qui tentent de minimiser le mal qui le ronge. Le plus vieux parti d’opposition paraît en effet, au jour d’aujourd’hui, tel un vieux qui se découvre un mal, alors que celui-ci a atteint un stade avancé… A défaut de soins administrés à temps, pour éviter les complications dans lesquelles il patauge présentement, on tente alors de lui prodiguer un traitement d’accompagnement, priant pour voir venir, peut-être, des jours meilleurs. La récente implication de Mohand Amokrane Chérifi, dépêché en pompier, ou en renfort, dans l’animation des meetings de campagne, résume à elle seule l’urgence de la situation qui prévaut. Jadis homme de l’ombre, Chérifi est désormais mis en avant, sans doute malgré lui, pour tenter de remobiliser les troupes. Cadre crédible, jouissant d’une grande expérience à tous les niveaux, ayant ses entrées à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, d’un vécu professionnel qui rivalise avec la classe intellectuelle mondiale, ce qui l’a sans doute habilité à être l’un des rares proches conseillers d’Aït Ahmed qui ont duré dans le temps. Chérifi est présenté comme la seule voix crédible qui pourrait véhiculer le message de Hocine Aït Ahmed. Une qualité dont ne peut se prévaloir aucune autre voix du FFS, y compris le premier secrétaire national, précédent, actuel ou à venir. Chérifi était bien là au secours de Laskri, plutôt qu’à celui d’un FFS en plein doute. L’homme qui s’est présenté hier devant la foule à Tizi-Ouzou était bien conscient de la place qu’il occupe et du rôle qu’il est en train de tenir. Le micro à la main, Mohand U Yidir, comme il s’est modestement présenté aux présents, a passé ses messages en douceur… Des virulentes piques aux réfractaires qui ont contrarié la réputation du parti, aux appels du pied aux anciens déçus mais restés disciplinés à l’égal du parti, Chérifi n’usera à aucun moment de langage direct. Il a dit tout ce qu’il a voulu à travers des anecdotes qui ont parfois fais marrer l’assistance… Il a mis beaucoup d’humour dans son discours. Mais autant de sérieux également, si ce n’est plus. Chaque mot, chaque nom prononcé avait cependant son pesant, sa portée à explorer… Même s’il n’est pas sûr que tout le monde aura tout saisi, n’empêche que durant son speech, il était évident qu’il avait bien réussi à captiver tout ceux qui étaient là. Peu prétentieux, et bien qu’il excelle dans l’art, il s’est pourtant défendu de maîtriser la politique. Un peu comme le faisait, dans le temps, le défunt Coluche, avant de finir par…postuler pour la présidence de la République française…
Djaffar C.