Le téléphone portable qui est devenu, depuis quelques années un vrai phénomène de société – tout le monde ou presque en possède, est devenu aussi un objet de convoitise, notamment chez les jeunes, qu’ils soient scolarisés ou non. C’est un élément de valorisation, par lequel on affirme sa personnalité: avoir un portable, c’est afficher une certaine aisance sociale mais surtout son indépendance. Autrefois, c’était la cigarette qui donnait ce sentiment, aujourd’hui, c’est le portable. Il y a certainement des tendances exhibitionnistes dans cette manie à exhiber son “portable”, en appelant ou faisant semblant d’appeler son amie(e), mais ce qu’il y a surtout, c’est cette volonté de montrer aux autres qu’on est « à la page », qu’à l’ère des télécommunications et de l’Internet, on vit bien son temps. Si autrefois, on demandait aux gens dont on faisait la connaissance leurs numéros de téléphone (entendre domicile ou bureau) aujourd’hui, on demande le numéro du portable. Et c’est toujours une frustration de dire qu’on n’en a pas ! D’ailleurs très peu avouent ne pas en avoir : « on m’a volé mon appareil » ou « ma puce a été bloquée » sont les excuses qui reviennent le plus souvent. On comprend que beaucoup de jeunes se privent de tout pour pouvoir s’acheter le portable convoité ! Et quand on ne peut pas l’acheter par le biais des canaux habituels, on se rabat sur le marché parallèle, alimenté par les voleurs, qui pullulent, dans les villes comme dans les campagnes. Le portable est sans doute l’objet le plus volé actuellement !
S. Aït Larba