Les pouvoirs publics ont pris la décision de planter un million d’hectares en oliviers. Cette décision est intervenue après moult réflexions et études, et s’inscrit dans une vision stratégique de la politique agricole algérienne. Néanmoins, il semblerait que le ministre de l’Agriculture soit contrarié dans ses projets et sa politique, par ceux-là même qu’il a délégués pour les appliquer. En effet, l’ampleur du projet d’un million d’hectares devait mobiliser toutes les ressources, qu’elles soient humaines ou financières, pour sa réalisation, et ce d’autant plus que le temps imparti à ce mégaprojet est court. Le ministre, au fait de la production et de la disponibilité locale en termes de plants d’oliviers, a autorisé l’importation et diversifié les genres et les qualités. Néanmoins, M. Rachid Benaïssa se trouve confronté à un retard dans la réalisation de son ambitieux programme. Ce retard est dû,; notamment, à des rouages bureaucratiques et à une volonté de certains responsables à ne pas se départir de leurs réflexes. Ainsi, des avis d’appels d’offres sont publiés par les services du ministère de l’Agriculture et ne se rapportent qu’à deux variétés de plants d’oliviers. Ces avis d’appels d’offres excluent, de ce fait, toutes les autres variétés homologuées par l’état et autorisées à pénétrer sur le territoire national. Certains évoquent un lobby puissant derrière cet avantage accordé aux variétés « Sigoise » et « Chamlal ». D’autant plus que si les plants importés sont en possession de leurs certificats d’origine et subissent les contrôles phytosanitaires aux frontières, bien malin celui qui pourrait déterminer la traçabilité des plants dits locaux. À ce sujet, on évoque une contrebande, dans cette activité à nos frontières Ouest, de ces plants « SNP ». Les importateurs, tout comme les observateurs, se posent des questions : Pourquoi homologuer des variétés que le ministère n’achète pas ? Pourquoi s’entêter à faire appel aux variétés locales, tout en sachant qu’elles ne peuvent être suffisantes pour un tel programme, en plus du risque phytosanitaire encouru ?
Chérif A.

