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Neuf blessés et des habitants pris de panique

Un séisme d’une magnitude de 5,1 sur l’échelle de Richter a secoué dans la nuit de mercredi à jeudi, la ville de Béjaïa. Il a été enregistré selon le CRAAG, à 00H 15. Une réplique d’une magnitude de 4,5 a été ressentie une demi-heure plus tard, vers 00H 50. L’épicentre de secousse a été localisé à 9 kilomètres au Nord-Est, en mer, du chef-lieu de la wilaya, selon M. Hamou Djellit, le chef du département des études et préventions sismiques du Centre de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (CRAAG). Le tremblement de terre qui a ébranlé Béjaïa a fait, selon la protection civile, neuf blessés, dont un grièvement parmi les habitants de l’ancienne ville. Ils ont été secourus et transportés à l’hôpital. Pris de panique, des milliers de familles ont passé la nuit à la belle étoile, bravant le froid. D’autres ont carrément préféré fuir vers des destinations inconnues, avons-nous constaté. Le ballet de voitures, tous feux allumés, laissaient penser à une imminente fin du monde. Le tremblement de terre a été ressenti à des dizaines de kilomètres à la ronde. Les autorités locales ont eu le tact de prendre la mesure de la peur panique qui s’est emparée de la population, en se rendant aux quartiers dont les immeubles menacent ruine, notamment au niveau des quartiers Amimoune, cité Mangin, la rue des Vieillards, Houma Karaman, les Bâtiments dans la haute ville. Lundi dernier, pour rappel, un séisme d’une magnitude de 3,6 sur l’échelle de Richter a été enregistré dans la commune de Kherrata.

Mme Souad Bendjaballah au chevet des sinistrés

Au lendemain du séisme qui a ébranlé Béjaïa, soit jeudi matin, Souad Bendjaballah, ministre de la Solidarité nationale et de la Famille a effectué une visite dans plusieurs quartiers de la haute ville pour « exprimer la solidarité des plus hautes autorités de l’Etat », avec les personnes dont leurs habitations ont été sérieusement endommagées. La ministre s’est dite « incapable de se prononcer », quelques heures seulement, après le séisme ayant ébranlé Béjaïa sur l’ampleur des dégâts occasionnés aux immeubles et habitations des quartiers visités. « Je ne suis pas une technicienne et je ne peux pas m’aventurer sur le terrain des statistiques, les autorités locales et les services concernés sont là pour faire l’inventaire et suivre la situation » a-t-elle souligné en assurant que le Premier ministre suit la situation d’heure en heure. Les habitants du quartier du plateau Amimoune ont interpellé la ministre sur la non prise en charge de leur doléance soulevée par le passé. Une revendication relative à leur recasement dans des logements décents. « Nous dormons la peur au ventre. Ce n’est un secret pour personne que nos habitations menacent ruine, mais rien n’a été jusqu’à maintenant tenu pour nous faire sortir de la précarité », nous dira l’un des sinistrés. D’autres habitants de la rue des Vieillards n’ont pas manqué d’exprimer leur ras-le-bol au passage du cortège ministériel. « Vous êtes des criminels, des voyous », criaient les femmes, à partir de leurs balcons. Il est à signaler, par ailleurs, que les services du CTC Centre avaient suggéré en 2007 une « évacuation immédiate » de quelques habitations au motif d’un réel risque d’effondrement. Mme S. Bendjaballah s’est, également, déplacée jusqu’au CHU de Béjaïa pour s’enquérir de l’état de santé de l’un des blessés du séisme. D’après la cellule de communication de la wilaya, une cellule de crise a été mise en place, quelques heures seulement, après le séisme pour « évaluer les dégâts occasionnés ». Elle ajoute qu’une commission d’experts du CTC Centre fera un déplacement, aujourd’hui, au niveau des quartiers de la haute ville, dont la plupart des habitations ont été construites avant l’indépendance, pour « constater de visu » les dégâts occasionnés aux habitations et procéder à leur classement.                                  

D. S. 

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