Les parents se font saigner

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A souk El Tenine comme à Maatkas et dans d’autres localités, telles que Ouadhias, Tizi Ntléta et Mechtras, les cours de soutien sont en vogue. Les élèves, tous niveaux confondus, semblent ne pas pouvoir se passer de ces cours supplémentaires s’ils veulent réussir leur scolarité. A Souk El Tenine, à titre illustratif, des enseignants, en activité ou à la retraite, proposent leurs services, mais à des tarifs disproportionnés dans la plupart des cas. Autre fait marquant ces dernières années, c’est le fait que tous les élèves y ont recours. Avant, c’étaient uniquement les classes d’examens qui cherchaient à améliorer leur niveau pour se garantir une bonne moyenne et une réussite à leurs examens. Mais actuellement, même les élèves qui n’ont pas d’examens en fin d’année s’inscrivent à ces cours, comme si l’école publique n’assumait plus du tout son rôle. Certains enseignants vont jusqu’à aménager des garages. De 700 à 1000 DA pour quelques heures de cours. Un parent d’élève rencontré à Souk El Tenine nous dira : « Ma fille est en 1AS. Elle a  vraiment besoin de ces cours de soutien qui coûtent 700DA pour huit heures de cours. C’est trop cher mais que faire, l’essentiel est de garantir une bonne scolarité et une réussite en fin de parcours à son enfant ». Un autre parent d’élève enchaînera : « Mon fils est seulement en 4 année primaire, je lui paie des cours de soutien en langue française à raison de 500 DA pour huit heures de cours par mois, car à l’école ils n’apprennent pas grand-chose. Le volume horaire réservé à la langue française est très réduit ». Pour les élèves de terminale, les prix sont plus élevés, les parents déboursent jusqu’à 3000 DA par mois car les élèves prennent des cours de sciences, de maths et de physique.  C’est dire que ces cours ne sont pas donnés. « Je ne suis qu’un simple fonctionnaire mais je suis obligé de faire comme tout le monde. Je paie des cours de sciences, de maths et de physique à ma fille qui est en terminale. J’en suis arrivé à réduire toutes mes autres dépenses pour donner la priorité à ces cours. L’essentiel est que ma fille réussisse au Bac », dira un autre parent d’élève. Ce ne sont, donc, pas tous les élèves qui peuvent se permettre ces cours, même s’il est un fait que ces cours supplémentaires sont les biens venus puisqu’ils ont le mérite de soutenir les élèves en difficulté. Mais les enseignants qui les assurent devront le faire dans les établissements scolaires et à des prix raisonnables pour permettre à tous les élèves d’en profiter. De cette manière tous les élèves auront les mêmes chances.  

 H. T.

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