Les membres de l’association culturelle et d’insertion des personnes handicapées de la wilaya de Tizi-Ouzou ont déploré le peu de coordination et d’unité entre les différentes associations de lutte pour les droits de cette frange de la société au niveau de Tizi-Ouzou.
En effet, selon le président de cette association dite mère, M. Kheloui Houcine, qui nous a reçus avant-hier au siège de l’association, l’effritement de la lutte pour les droits de la personne handicapée n’est pas à même d’arriver à un résultat. «Les associations de ce genre au niveau de la wilaya ne sont pas unis, et c’est l’une des raisons qui font que les droits des handicapés ne sont pas respectés. Chacun travaille seul dans son coin, et cela ne nous mènera sûrement à rien», expliquera notre interlocuteur. La wilaya de Tizi-Ouzou qui compte pas moins de 24 117 personnes handicapées, compte par la même occasion un mouvement associatif très important, pas moins de 54 associations, selon le dernier recensement mis à notre disposition par la dite association. Mais le travail sur le terrain des associations est «au point mort», selon le même orateur, à cause, certes, du manque de moyens, mais aussi à cause de l’absence d’une feuille de route commune entre ces différentes associations. C’est pour cette raison d’ailleurs que le président de l’association culturelle et insertion des personnes handicapées de Tizi-ouzou, dont découlent toutes les autres, appelle à la tenue d’un séminaire pour les associations, chapeauté par la direction de l’action sociale qui incitera ces dernières a faire un travail commun pour le bien des personnes aux besoins spécifiques. Par ailleurs, les membres de l’association ont tenu à rappeler, une fois de plus, et à l’occasion de cette journée mondiale, que les handicapés sont de plus en plus marginalisés. En effet, soutenu par le secrétaire générale de l’association, M. Aguni Ahmed, le premier responsable dira que la situation de cette frange de la société est des plus «catastrophiques». N’ayant droit ni à l’insertion sociale, ni aux loisirs, encore moins à des accès aménagés dans les lieux publics. «Ils se retrouvent doublement handicapés», nous explique-t-on. La wilaya de Tizi-ouzou, qui compte, pas moins de 7 351 handicapés moteurs, 11 139 handicapés mentaux, 1 897 sourds-muets et 3 730 handicapés visuels, selon le dernier recensement dont dispose l’association, n’a pas le suivi nécessaire. M. Kheloui mettra d’ailleurs en exergue la difficulté des handicapés à accéder aux différentes structures, étatiques en particulier, notamment, les handicapés moteurs. Il invitera par la même occasion l’Etat à penser à mettre en place des bureaux au niveau de la direction de l’action sociale afin de s’occuper du recrutement des personnes aux besoins spécifiques, «ceci, avec bien évidement des directives ministérielles qui obligeraient les secteurs privés à recruter des personnes ayant un handicap», suggérera le président de l’association. Par ailleurs, l’aide de 4000 DA allouée pour les grabataires est jugée trop insuffisante par Kheloui Houcine. Le secrétaire général, lui, dira que c’est plus «une aumône qu’une pension». Il ajoutera, pour illustrer les aides de l’Etat, que l’association, qui compte 300 adhérents, dispense des cours de langues (français, anglais et arabe) et d’informatique au personnes handicapées à pas moins de 25 personnes, mais ne reçoit qu’une subvention annuelle de 15 à 20 millions de centimes par an.
Ch. T.