La visite est confirmée de sources diplomatiques pour le 19 décembre. Hollande devrait passer la nuit à Alger avant de repartir le lendemain. « Ce sera une visite de deux jours, mais pas tout à fait quarante-huit heures pleines », précise t-on, côté français. Côté Algérien, l’événement, revêt un caractère très particulier. Elle est en effet loin de constituer une visite…normale ! Ce sera sans doute la dernière visite d’un chef d’Etat en Algérie pour l’année en cours. De plus, il est plus que certain qu’elle est également la plus attendue, pour ce qu’elle aura à apporter comme occasions, réelles cette fois-ci, de donner un nouveau souffle à la relation entre les deux pays. Le ton a été donné par les nombreux ministres qui l’ont précédé à Alger et, s’il faut ne retenir que l’essentiel des différentes déclarations, les contours pour «une relation apaisée », « un véritable dialogue », «des échanges fluidifies» et autres « programme spécial pour les cinq années à venir », ont déjà été délimités, en raison de l’intérêt manifeste que suscite ce voyage officiel de Hollande en Algerie. Autre signe d’intérêt pour cette visite, loin d’être « normale », est le nombre et la diversité des personnalités qui devraient l’accompagner. Aussi les visites précédentes de Fabius, en juillet, suivie de celle de Nicole Bricq, puis d’Arnaud Montebourg, de Yamina Benguigui et enfin celle de Manuel Valls, ne laissent aucun doute à la volonté des deux parties à réussir cette visite au sommet. En dépit de ce passé douloureux qui a jusque là pesé à la renverse des relations. « Même si la question ne figure pas officiellement au programme de la visite de M. Hollande, mais elle sera inévitable », a laissé entendre Medelci, notamment, a-t-il dit, après « les déclarations encourageantes de M. Hollande dans ce sens ». Loin d’être due au hasard, cette visite intervient dans le contexte du 50ème anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Une opportunité saisie au vol pour marquer au fer rouge le lancement d’une véritable coopération entre deux nations qui ont décidé de voir désormais dans la même direction. C’est aussi dans ce contexte que André Parant, ambassadeur de France à Alger a déclaré que, « les deux pays ne partent pas du néant, mais à partir d’un socle préexistant ». Aussi, a-t-il souligné que «l’objectif est de renforcer ces relations et leur donner un nouvel élan qui devra s’incarner dans une forme de partenariat entre nos deux pays qui reflète le caractère exceptionnel de notre relation». Au menu également de cette visite, certainement la question de la libre circulation des personnes, les différents projets à concrétiser, notamment celui de l’usine Renault qu’on dit justement sera scellé à l’occasion. Et les sujets qui ont trait à l’actualité internationale qui intéressent les deux pays à savoir la situation au Sahel mais aussi dans les pays arabes… La déclaration de partenariat qui sera au programme d’action des cinq années à venir, constitue également un point important nécessitant plus d’éclaircissement et de minutie. La délégation française, qui sera composée de plusieurs experts, aura pour tâche de trancher sur plusieurs dossiers importants, comme les contrats commerciaux dans l’agroalimentaire, l’agriculture et l’industrie. Aussi au programme de Hollande, on parle d’un discours devant la chambre des députés et le Sénat avant de s’adresser aux jeunes algériens. Une visite au cimetière de Bologhine, abritant les sépultures juives et chrétiennes, et un déplacement dans la ville de Tlemcen sont également prévus.
Ferhat Zafane