Une dizaine d’artistes, dont des chanteurs et des musiciens, ont observé hier un sit-in devant la direction de la culture pour réclamer le départ du premier responsable du secteur, mais aussi l’annulation du Festival de Tikjda, prévu du 22 au 23 décembre prochains.
«Nous exigeons le départ du directeur ! », ou encore « pour l’annulation du festival de Tikjda », ont-ils écrit sur les quelques banderoles accrochées à l’entrée du siège de la direction de la culture. Par leur action, les protestataires veulent dénoncer « la marginalisation et la Hogra » dont ils se disent victimes. Selon M. Abbas, un des artistes protestataires qu’on a rencontrés sur les lieux, les artistes locaux sont marginalisés et mal considérés. « On refuse de nous recevoir à chaque fois que nous sollicitons une entrevue avec le directeur de la culture », dira-t-il en ajoutant que « la direction de la culture travaille seulement avec quelques artistes, en marginalisant délibérément les autres». Pour lui, l’institution est gérée « comme un bien personnel ». Pour étayer ses propos, notre interlocuteur a évoqué « le règlement des cachets de certains artistes avec de l’argent liquide ». Cet artiste plaide pour la promotion et l’encouragement des artistes locaux, alors qu’au sujet du Festival de Tikjda, il dira que beaucoup d’artistes locaux seraient écartés. M. Ouahmed, un autre chanteur local, a exigé lui, à ce que le cachet attribué aux artistes locaux soit revu à la hausse et revalorisé et que la procédure de paiement se fasse sur la base d’un contrat négocié et dûment paraphé par les deux parties. Toujours à propos du cachet versé à l’artiste, M. Mesbah a, pour sa part, précisé que « le cachet négocié initialement ne correspond pas à celui versé».D’ailleurs, il affirme qu’il vient tout juste de saisir la police à ce sujet. Le même chanteur a également évoqué le non paiement de certains cachets dus à la direction de la culture. D’autres artistes rencontrés sur place, à l’image de ceux du groupe « Soumoud », ayant marqué la scène musicale dans les années 80, ont fait le même constat. Pour eux, l’artiste local est complètement marginalisé et est rarement invité à participer à l’animation de la vie culturelle locale ou nationale. Parmi les protestataires figuraient aussi des musiciens. Ces derniers demandent à ce qu’on leur donne une chance pour se produire et jouer sur scène. Pour eux, les musiciens sont, pour la plupart, au chômage. Il est utile de préciser qu’une délégation représentant les artistes a été reçue dans la matinée d’hier par un attaché au cabinet du wali. Selon certains représentants des protestataires, leur interlocuteur leur aurait promis de transmettre leurs doléances au premier magistrat de la wilaya. À noter que ces artistes ont catégoriquement refusé de prendre langue avec le directeur de la culture, qui s’est pourtant déplacé sur les lieux du sit-in.
D. M.