Elle a été fondée en 1510 par le prince Abdellah et son fils Abbès, qui ont fui les conquistadors espagnols qui envahi Béjaïa en cette période.
El Kelâa n’Ath Abbas, voilà un village au passé prestigieux et au présent morne. Un paradoxe qui laisse pantois plus d’un. Elle a été fondée en 1510 par le prince Abdellah et son fils Abbès, qui avaient fui les conquistadors espagnols qui avaient envahi Béjaïa en cette période. Ce grand village, qui fut un royaume et un centre de rayonnement qui dépassait les frontières du pays, a perdu de sa superbe, pour finir aujourd’hui dans le marasme ambiant. Enclavé et se trouvant en proie aux carences multiples, El Kelâa n’Ath Abbas ne vaut que par les célébrations qui s’y déroulent, de l’avis de ses habitants. En effet, les feux des projecteurs s’allument à chaque célébration de la mort de Cheikh El Mokrani, et après ces festivités, c’est le retour au train train quotidien et à la monotonie. Il n’est pas facile de vivre aisément dans ce village, dans le sens où il demeure escarpé et difficile d’accès pour ses habitants et pour les étrangers. La route qui y mène se trouve dans un état lamentable, avec, en prime, une exiguïté telle qu’il est impossible à deux véhicules de se croiser sur la route, taillée dans un massif montagneux vertigineux, où les précipices donnent le vertige. Il faut être véhiculé pour les différents déplacements, car il n’y a pas de transport public, dans ce village. L’éloignement, d’environ 25 km, du chef-lieu communal, Ighil Ali, complique davantage les choses pour les Kelâaouis qui doivent vraiment apprendre à être autonomes pour affronter cette réalité amère. El Kelâa, qui comptait 6 000 habitants avant le déclenchement de la guerre de libération nationale, compte aujourd’hui quelques 200 âmes qui ont «survécu» à la saignée et à l’exode forcé et engendré par les conditions de vie de plus en plus difficiles. En hiver, les habitants souffrent le martyr, car il y fait très froid. Le village culmine à plus de 1200 mètres d’altitude et lorsqu’il neige, il devient injoignable et isolé. Par le passé il est arrivé que les habitants soient isolés une bonne semaine, voire plus, à cause de l’obstruction de la route par la neige et la dangerosité de la circulation automobile.
Syphax. Y