À chaque campagne oléicole, le problème de la pollution des cours d’eau à la margine refait surface, sans qu’aucune solution ne soit trouvée.
En effet, la margine, rejetée par les huileries implantées dans la vallée de la Soummam, envahit les rivières, comme l’Amarigh, le Sahel et le Soummam, pour ne citer que ceux-là en les polluant. En conséquent, les eaux de ces rivières donnent l’aspect d’une couleur brune noirâtre, et une surface plutôt visqueuse, des signes de pollution, d’ailleurs, qui ne trompent pas. Même si, a priori, ce déchet « ne représenterait aucun danger », il n’en demeure pas moins, qu’en réalité son action polluante sur l’environnement est bien néfaste. La margine est une substance acide et très peu biodégradable, en ce sens qu’elle empêche, entre autres, l’eau de s’épurer et de retrouver l’aspect naturel. En plus de cela, la margine concentrée détruit la faune et la flore aquatique, et le pire, peut également infiltrer la nappe phréatique, cela lorsque l’on sait que beaucoup de municipalités de la vallée de la Soummam, s’alimentent via des forages, situés à proximité de ces oueds sujets de la pollution à la margine ! Trop peu de choses ont été entreprises dans le sens de sensibiliser les propriétaires des huileries, afin qu’ils prennent les dispositions et les mesures nécessaires pour atténuer un tant soit peu cette pollution à la margine de l’environnement. En principe, chaque huilerie devrait disposer d’un bassin de décantation, pour épurer les déchets liquides qui doivent être fixés au fond des bassins pour ne déverser qu’une eau limpide. Malheureusement, la réalité est toute autre, puisque peu de presses aménagent ces bassins, dont la réalisation coûte, à tout casser, 20 000 DA! Nonobstant le fait que la trituration des olives est répertoriée comme activité classée, donc assujettie à un cahier des charges bien défini, il n’est malheureusement pas le cas pour beaucoup de presses, qui font fi des recommandations concernant la protection de l’environnement ! Dans le même contexte, une solution idoine devait voir le jour, et qui consiste en la réalisation de deux stations d’épuration des eaux usées, l’une à Tazmalt et l’autre à Akbou, mais malheureusement, ces deux projets, dont l’étude technique est réalisée depuis belle lurette, sont renvoyés aux calendes grecques pour des raisons inconnues, autrement, les rivières de la vallée de la Soummam ne souffriraient plus de la margine, des eaux ménagères et industrielles, qui la polluent à outrance, en mettant en danger la vie des habitants, la faune et la flore aquatique.
Syphax. Y.