L’oléiculture dans la vallée de la Soummam va de mal en pis, ces dernières années. En effet, l’olivier n’est plus cet arbre sacré comme autrefois, dont le rameau représente la paix. Il a perdu sa valeur depuis que le mode de vie de notre société a changé. Les gens, qui le «choyaient» et l’entouraient de soins, sont partis, pour laisser derrière-eux des oliveraies dans un état déplorable, sans aucun entretien. Aujourd’hui, force est de constater que des hectares d’oliviers sont laissés à l’abandon et ne retrouvent leurs propriétaires qu’à la saison de l’olivaison, où ces mêmes personnes se désolent de la mauvaise récolte, alors qu’ils ne travaillent plus leurs oliveraies ! À l’avancée du béton, qui engloutit des surfaces importantes d’oliveraies, où les oliviers sont arrachés sans état d’âme pour «planter» en place et lieu de somptueuses villas, de leur part, les feux et les incendies, durant chaque été viennent également se greffer à une situation déjà chaotique et participer à «l’extermination» de cet arbre oléagineux. Et comme le malheur n’arrive jamais seul, il y a cette incommensurable perte du savoir-faire ancestral dans le domaine de l’oléiculture. En effet, nos aïeux avaient des connaissances qui relèvent de l’empirique, dans le domaine oléicole. Il s’agit, entre autres, de la taille et de la greffe de l’olivier, qu’ils maîtrisaient par excellence. Deux techniques qui permettent la pérennité des oliviers et l’abondance des fruits. Aujourd’hui, ces procédés sont de plus en plus inconnus et mal maîtrisés par les gens, qui ont délaissé pour une raison ou une autre, l’oléiculture. Cette perte du savoir-faire ancestral touche surtout les jeunes de la région, qui ne savent presque rien de la taille de l’olivier et de la greffe de l’oléastre. Les tailleurs d’oliviers, de nos jours, se comptent beaucoup plus parmi les vieux et rarement chez les jeunes. Cette situation, qui n’augure absolument rien de bon pour l’oléiculture, a été l’occasion pour beaucoup de tailleurs chevronnés de la région de proposer leurs services aux différents propriétaires d’oliveraies, moyennant de fortes sommes. En effet, d’après notre petite enquête, la taille, la greffe et autres travaux d’entretien des oliviers ne coûtent pas moins de 2 000 DA, la journée! C’est dire qu’elle est chèrement payée cette négligence du savoir-faire ancestral, qui se «retourne» contre ceux qui l’ont omise ! Néanmoins, et comme pour limiter les dégâts, des formations dans la taille et la greffe de l’olivier sont dispensées, depuis une année déjà au niveau du centre de formation professionnelle de Tazmalt, pour une durée de 3 mois. Pour les personnes qui veulent en faire un de leur métier (tailleur d’oliviers), elles ne seront pas déçues, puisqu’elles auront du pain sur la planche avec en prime un bon pactole !
Syphax Y.

