Le chantier s’éternise et «chasse» les étudiants chez eux

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Les résidents des différentes cités universitaires de la wilaya de Tizi-Ouzou continuent de subir le calvaire des travaux de réhabilitation ayant commencé le 15 août dernier sans qu’ils ne soient encore achevés à ce jour. 

La situation est semblable à travers quasiment toutes les structures d’hébergement. Que ce soit à M’Douha, Hasnaoua (filles et garçons) tout comme à Boukhalfa, les conditions dans lesquelles évoluent les étudiants laissent à désirer : Douches et étanchéité demeurent toujours en chantier…  Ce qui a, d’ailleurs, déjà fait réagir certains étudiants, notamment les résidents de la cité de Boukhalfa qui n’ont pas hésité à initier une marche pour dénoncer les retards dans la finalisation de ces travaux. En effet, lundi dernier les étudiants de Boukhalfa sont sortis dans la rue pour une action de protestation nocturne, criant leur ras-le-bol de cette situation. Ainsi, lors de cette marche improvisée, en début de soirée, depuis leur résidence jusqu’au centre-ville de Tizi-Ouzou, les étudiants ont dénoncé l’état lamentable de la cité dans laquelle ils résident, réclamant notamment des autorités locales de faire en sorte que la cadence des travaux soit accélérée. Pour rappel un vaste chantier de réhabilitation des cités universitaires a été décidé suite à la tournée nationale de la commission d’enquête diligentée par le ministère de l’enseignement supérieur, au lendemain de la catastrophe due à une explosion de gaz survenue le 25 mai dernier dans le restaurant de la résidence universitaire de Tlemcen. Une catastrophe qui avait fait 37 blessés et pas moins de 9 morts, et dont la dernière victime a succombé à ses blessures le 22 novembre dernier. La réhabilitation décidée concerne la mise en conformité des installations de gaz, d’électricité et d’eau. A Tizi-Ouzou, les travaux ont été entamés à travers 12  résidences depuis le mois d’août dernier. Dans un premier temps, les responsables avaient laissé entendre que « tout allait être achevé à la fin du mois de septembre, ou au plus tard quelques jours après la rentrée universitaire ». Chose qui cependant ne s’est pas matérialisé. En effet, à ce jour, les cités concernées sont toujours en chantier. Même si certaines commodités sont assurées à nouveau, à l’image de la restauration, mais des résidences restent néanmoins sans eau de jour comme de nuit, les travaux n’étant toujours pas bouclés, notamment dans le changement de la tuyauterie. Les sanitaires et autres douches sont toujours en travaux. Au niveau de la résidence universitaire Bastos, les étudiantes font, en effet, face au problème d’absence de l’eau au niveau de certains pavillons. D’autant plus que les douches et sanitaires sont encore en travaux, avec ces tas de carrelages arrachés pour la repose des nouvelles conduites. Devant de telles conditions précaires qui prévalent toujours, la plupart des résidents, notamment les jeunes filles en grande partie préfèrent ne pas s’y installer. « Nous sommes en deuxième année, et malgré le fait que nous disposons d’une chambre à Hasnaoua 3 ou nous sommes affectées, nous n’y avons passé que trois nuits depuis la rentrée. Nous faisons le trajet de la maison, matin et soir, par le transport privé ce qui est trop coûteux, car il faut savoir qu’étant résidantes, nous n’avons pas droit au transports étudiant», nous diront deux étudiantes originaires de Mekla. 

« Le gros du travail sera achevé après les vacances d’hiver », selon le DOUH

Cette situation n’a que trop duré pour les résidents des différentes cités. Les étudiants sont loin d’avoir la quiétude voulue pour se concentrer sur leur travail, « d’autant plus que le temps passe vite et l’on se retrouvera bientôt face aux examens qui approchent à grands pas », se plaint Amar, un nouveau bachelier qui vient de faire son entrée à la faculté des sciences économiques. Contacté par nos soins, le directeur des œuvres universitaires de Hasnaoua assurera que « tous les efforts seront consentis afin que la situation se règle juste après les vacances d’hiver ». M. Amri expliquera, dans le même sillage, les raisons de ces retards, en soulevant « le problème de l’usure de toutes les installations au niveau des résidences universitaires. « Il faut avouer que les projets initialement tracés ne pouvaient être accomplis directement. A chaque fois, d’autres rénovations s’imposaient d’elles-mêmes. Par exemple, comment procéder au placement d’un nouveau brûleur de chaudières, alors que la tuyauterie est elle-même détériorée », expliquera le responsable. Une réalité qui, selon M. Amri, complique d’avantage le temps pris par l’opération. Se voulant rassurant, il affirmera toutefois que « nous avons établi des points de situation avec les directeurs, la semaine dernière, et nous je peux dire que nous sommes satisfaits puisque presque 80% des travaux sont déjà achevés. D’autant plus que de nombreux pavillons dans les cités disposent déjà d’infrastructures de restauration, d’eau chaude dans les douches et de sanitaires ». Le responsable invitera, une fois de plus, les résidants à « un peu de compréhension », indiquant par la même occasion que le gros du travail sera finalisé à la rentrée après les prochaines vacances d’hiver. Les étudiants eux attendent pour voir du concret.                    

Ch. T.

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