Fémina pour Jauffret, Médicis pour Toussaint

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Dans la catégorie roman étranger, le romancier turc Orhan Pamuk a obtenu le prix Médicis pour Neige.Jean-Philippe Toussaint et Orhan Pamuk ont obtenu 7 voix, le premier sur les 9 voix du jury, le second sur 8, un des jurés étant absent au moment du vote.Jean-Philippe Toussaint a situé l’action de Fuir (Minuit), un livre qui ressemble à un rêve et où les hasards jouent un grand rôle, à Shangai, à Pékin et sur l’île d’Elbe, pour une histoire troublante et mystérieuse.Neige (Gallimard) d’Orhan Pamuk, 53 ans, cible des nationalistes turcs pour sa défense des causes arméniennes et kurdes, est un roman à suspense mais aussi un livre politique qui est un plaidoyer pour la laïcité, une réflexion sur l’identité de la société turque et sur la nature du fanatisme religieux.Le jury Médicis a également attribué son prix dans la catégorie Essai à Marie Desplesch et Lydie Violet (Seuil) pour La Vie sauve, un livre-témoignage sur la vie de Lydie Violet, une femme frappée par un cancer du cerveau à l’âge de 40 ans. Avec l’aide de l’écrivain Marie Desplechin, cette mère de deux enfants évoque les souffrances et les doutes, les questions inéluctables sur la mort, mais aussi sur la vie qui continue, l’intensité que revêt désormais chaque instant, chaque victoire, chaque bonheur.Le prix Femina 2005 récompensait quant à lui Régis Jauffret pour Asiles de fous (Gallimard), a annoncé lundi le jury.Il l’a emporté au 7e tour par 7 voix contre 5 à Christophe Donner pour Bang Bang (Grasset).Le Femina du roman étranger est allé à l’Américaine Joyce Carol Oates pour Les Chutes (ed. Philippe Rey) et le prix Femina de l’essai à Thérèse Delpech pour L’ensauvagement (Grasset).Dans son roman, Régis Jauffret donne la parole à une femme qui dans sa folie veut se débarrasser de tout y compris de son corps « qui pèse comme une lourde poubelle ». Né à Marseille en 1955, il est déjà l’auteur d’une dizaine de romans, dont Clémence Picot, Fragments de la vie des gens, Autobiographie et Univers, univers (prix Décembre 2003).Joyce Carol Oates, grande dame de la littérature américaine, est un auteur prolifique dont l’oeuvre compte près d’une cinquantaine de livres (romans, nouvelles, poésies, théâtre). Les chutes, un livre de quelque 500 pages, raconte une histoire d’amour sur fond de catastrophe écologique.Quant à Thérèse Delpech, son essai intitulé L’ensauvagement, sous-titré retour sur la barbarie au XXIème siècle, traite du rôle de la France dans l’aggravation ou le règlement des grands conflits du moment.Enfin, le 18e prix Goncourt des lycéens a été décerné à Sylvie Germain pour Magnus (Albin Michel), a annoncé lundi le jury, réuni dans une brasserie de Rennes (Ille-et-Vilaine). »Ce livre a su nous émouvoir et nous surprendre. Il parle de l’enfance décousue avec une certaine poésie », a dit Simon Neyhoser, président du jury, en première au lycée Fabert de Metz.Le roman, de 276 pages, retrace l’étrange destin d’un jeune garçon à la recherche de ses origines après avoir été élevé par un médecin nazi. Il a obtenu 7 voix sur 13, devant L’attentat de Yasmina Khadra.La lauréate devrait rejoindre en fin d’après-midi les lycéens à Rennes pour rencontrer les 13 élèves membres du jury (douze filles et un garçon) ainsi que sept classes ayant participé au vote. La présidente de l’Académie Goncourt, Edmonde Charles-Roux, et du ministre de l’Education Gille de Robien seront également présents pour fêter les 18 ans de ce prix littéraire créé à Rennes en 1988 à l’initiative de la Fnac de cette ville et du ministère de l’Education.Au total, près de 2 000 élèves issus d’une cinquantaine de classes de lycées de toute la France ou de l’étranger, ont eu deux mois pour lire 12 des 14 romans sélectionnés pour le Goncourt traditionnel.Le prix Goncourt a été attribué jeudi à François Weyergans pour Trois jours chez ma mère (Grasset).

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