Les 2èmes journées nationales du chant religieux d’expression Amazighe ont été clôturées, hier, à la maison de la culture Mouloud Mammeri de Tizi-Ouzou.
La cérémonie de clôture a été entamée par des lectures d’extraits du Coran et d’extraits de chants puisés dans le patrimoine Amazigh. Ces journées nationales, lancées, pour rappel, avant-hier mardi, en présence du directeur de la culture, El Hadi Ould Ali, et du directeur des affaires religieuses et des wakfs, M. Saïb, ont été organisées par la Direction de la culture de la wilaya de Tizi-Ouzou, en collaboration avec les comités des activités culturelles et artistiques de la wilaya, avec le concours de la Direction des affaires religieuses et des Wakfs, sous le slogan ‘’le rôle du chant religieux dans la sauvegarde de l’authenticité et du legs culturel islamique pendant la colonisation’’. Pour la clôture de ces journées, deux conférences ont été données dans la grande salle de la maison de la culture. La première, animée par maître Ferrad Arezki, fut consacrée au poète kabyle, Hadj Saïd Souissi, et sa relation avec le soufisme : «Hadj Saïd Souissi, est une personnalité historique qui a appelé au soufisme. Il était très influencé par le Coran et le nationalisme. D’ailleurs la majorité de ses chants sont imprégnés par l’idée de nation et inspirés du coran», dira le conférencier. M. Ferrad Arezki a également parlé de la notion du Soufisme en tant que manière de se rapprocher de Dieu : «le Soufisme a plusieurs rites : la prière, le carême…Il lutte contre la fraude, l’hypocrisie, la haine et tout ce que le Coran refuse», a expliqué le conférencier, pour terminer son intervention, avant de faire la lecture de quelques chants religieux composés par Hadj Saïd Souissi. La deuxième conférence a été animée par M. Said Djabelkhir, enseignant universitaire. Son intervention fut basée sur l’intérêt de la femme pour le Soufisme et le chant religieux en Algérie : «Le chant religieux est le moyen d’expression des soufis, et les femmes algériennes, notamment les anciennes, se sont intéressées à ce mode d’expression. La femme, dans la tradition soufie, a toujours été présente aux lectures et chants coraniques», dira M. Said Djabelkhir. Ce dernier a également signalé que la majorité des Soufis étaient des poètes, et ont utilisé le chant comme une arme pour combattre le colonialisme : «ils expriment en chantant ce qu’ils ne peuvent pas exprimer oralement, à l’instar des soufis, Halal Eddine Aromi, Chikh Mohend Oulhocine, qui étaient soufis et poètes», dira-t-il. Par ailleurs, la journée d’hier a également été marquée par des lectures d’extraits d’œuvres poétiques Amazighes par des Chouyoukhs issus des zaouïas de Kabylie. Différentes troupes venant de différentes wilayas du pays ont procédé dans l’après-midi d’hier, à des lectures de chants religieux à l’instar de la troupe de l’association El Alouia venant de la wilaya de Béjaïa, la troupe «Ibahriène» d’Azeffoun, la troupe ‘’Sidi Beloua’’, la troupe ‘’El Aqsa’’ d’Alger et la troupe «El salam Benoua», de la wilaya de Ghardaïa. La cérémonie de clôture fut conclue par des récitations coraniques. Pour rappel, l’objectif de ces journées nationales du chant religieux était de faire connaître aux gens le chant religieux dans tous ses styles : Dhikr, douaâ et autres, et de préserver ce patrimoine algérien kabyle et le transmettre aux jeunes générations.
R. A.